Partager l'article ! (35) Soirée privée: Inséré dans un coin de sa coiffeuse, entre le miroir et l’encadrement de palissandre, un carton d’invitation épais, ...
Béatrice ou l'éducation d'une jeune soubrette
Inséré dans un coin de sa coiffeuse, entre le miroir et l’encadrement de palissandre, un carton d’invitation épais, dans les tons ivoire, élégant. Lady Alexandra le relit pour le plaisir. Au centre, la photo d’une femme à l’allure autoritaire, entourée de deux mâles à genoux, à moitié nus, les poignets attachés dans le dos. Juste en dessous, en lettres anglaises, la comtesse Irina Rimanska fait part de son souhait de recevoir quelques intimes dans les salons de son château de Hedley, le samedi 31 décembre. Le thème de cette soirée de réveillon qualifiée de privée, « Le Bonheur dans l’esclavage » en hommage à Jean Paulhan, est souligné d’un fouet et d’une cravache entrecroisés. Quelques mots supplémentaires ont été ajoutés à la main : « Je me réjouis de vous revoir, n’oubliez pas Béatrice ! »
Lady Alexandra adore se rendre à Hedley, une propriété magnifique. Son amie Irina fait partie du cercle confidentiel d’initiées qui partagent dans le plus grand secret quelques divertissements exclusifs au sein du club du jeudi. Une dresseuse d’hommes énergique. Une dompteuse exceptionnelle. Propriétaire d’une écurie de tout premier plan. Riche d’étalons strictement sélectionnés, élevés avec la plus extrême rigueur dans les communs du château et régulièrement primés dans tous les concours où ils sont exhibés.
Sa tenue sera hyper simple. Un smoking. Elle se réjouit à l’idée d'oser la confusion des genres. La femme est un homme comme les autres. Pantalon taille haute, veste longue, blouse blanche et cravate ruban... le symbole de l'élégance sans effort, la tenue de soirée de celles qui en ont. Du goût, du charisme, du caractère. L'indispensable contrepoint à la trop conventionnelle petite robe noire. Sa silhouette longiligne le lui permet. Elle a la taille marquée et des jambes interminables. Les revers gansés de satin soulignent son décolleté et se ferment d'un seul bouton. Un noir strict et classique mais indémodable. Mocassins en cuir vernis. Oeillet blanc à la boutonnière.
Peu de maquillage mais un teint parfait. Une carnation précieuse comme une porcelaine, naturelle et transparente. Juste une ombre poudrée sur les paupières pour intensifier le regard.
Quant à sa soubrette, elle se contentera de rester entièrement nue. C’est la tenue qui lui va le mieux. Confiée aux mains expertes d’une esthéticienne, elle aura été préalablement épilée, huilée et massée. Douceur velours. Une peau tendre et lisse comme celle d’un bébé. Pour tout accessoire, un plug en métal - a rosebud - introduit au creux de ses reins, dont l’embout en cristal taillé en forme de diamant resplendira de tous ses feux. Et en complément de cette parure de gala, deux bijoux de mamelons en strass pincés sur ses tétons scintilleront comme des étoiles. Son maquillage ne s’attachera qu’à l’essentiel. Au gros pinceau en partant des tempes et en estompant la matière sur l’arrondi de la pommette, une touche rose framboise pour rehausser l’éclat et donner du relief au visage. Des tons de gloss suaves appliqués généreusement sur ses lèvres pour un contour ourlé et pulpeux. Un vernis laqué assorti sur les ongles. Et pour parachever l’ensemble, une débauche de parfums. Notes capiteuses et ambrées. Accord oriental. Alliances de gardénia, de tubéreuse et de santal de Mysore.
Au fond d’un parc immense, la silhouette crénelée de Hedley se détache sous un quartier de lune. Alexandra gravit lentement la cascade de degrés de marbre blanc d’Italie d’un escalier monumental à double révolution. Un chef d’œuvre. Tenue en laisse par l’anneau de son collier de chien en strass, Béatrice la suit les yeux baissés, les épaules enveloppées d’une cape largement ouverte par-devant et ornée d’un ramage de rubans de satin froncés. En haut des marches, Irina Rimanska lui sourit de tout l’éclat de ses yeux bleus. Elle porte une robe bustier sublime en mousseline de soie éclaboussée de poudre d’argent et frangée de plumes de goura.
Ses deux dogues allemands, Jekyll et Hyde, sont couchés à ses pieds. Le pelage court, blanc brillant bigarré de noir, la tête dressée dans une pose hiératique et les oreilles pointées en l’air, ils les observent monter en grondant. Omar et Ali, ses esclaves les plus fidèles, sculptés en bois d’ébène et musclés comme des colosses, l’entourent. Quasiment nus, ils n’arborent qu’un slip échancré, fermé sur le devant par un entrelacement serré de lacets qui tentent de contenir avec le plus grand mal la bosse énorme qui gonfle le tissu. De chaque côté des marches, formant une haie d’honneur, la fine fleur des étalons de la comtesse : Boris, Youri, Apollos, Wladimir, Cyrille, Ivan, Sacha, Igor, Wenceslas, Rodolphe. Les dix élèves les plus méritants. La garde rapprochée. L’unité d’élite en tenue d’apparat. Nœud papillon noir sur leurs torses hâlés. String de la même couleur, en latex brillant ouvert à l’entrejambes et les fesses nues par-derrière. Chacun d’entre eux porte à bout de bras une immense torchère qui répand alentour une atmosphère de feu. Tendus de tout leur être, le sexe bandé, on les sent piaffer d’impatience comme des pur-sang sous les ordres du starter.
Lady Alexandra rejoint ses connaissances. Il n’y a là que des femmes accompagnées de leurs esclaves. Elle les connaît toutes. Béatrice est à quatre pattes à côté d’elle, attachée par sa laisse au pied d’une chaise. Sa maîtresse lui enjoint de redresser la tête, d’écarter les jambes et de se cambrer afin de révéler et d’offrir en spectacle le joyau qui illumine le creux de ses reins. Les conversations s’engagent. Elles se concentrent sur les méthodes de dressage.
Une invitée explique comment elle a fait percer les seins de son esclave. Celui-ci se tient agenouillé à ses côtés, les mains liées dans le dos et la bouche bâillonnée par une boule en caoutchouc rouge vif qui lui entrave douloureusement les mâchoires. D’abord des exercices réguliers d’élongation manuelle pendant quelques semaines... gauche, droite, gauche, droite... en tirant de plus en plus fort...
- Une « traite » quotidienne, en quelque sorte, s’esclaffe sa voisine.
… suivie de la pose, plusieurs jours de suite, sous son costume, de pinces à seins en métal à bouts crantés pour bien mordre dans la chair. Un mois après, ses tétons étaient suffisamment allongés pour qu’une opération puisse être envisagée. Sans anesthésie, a-t-elle demandé au praticien. Celui-ci a commencé par les lui pincer longuement et fortement afin de les mettre en érection puis il lui a plaqué une sorte de soutien-gorge de cuir sur la poitrine, tel un bandeau fermé par une grosse boucle et percé de deux orifices au niveau des mamelons, et l’a serré jusqu’à suffocation afin de délimiter et de faire saillir la partie à percer. L’intervention a été très rapide et les anneaux ont pu être placés sans aucune difficulté dans les orifices tout neufs. Depuis cette date, elle est enchantée. Le perçage lui procure ainsi qu’à son esclave des sensations merveilleuses. Il a considérablement diversifié la palette de leurs jeux érotiques. « N’est-ce pas, mon bébé ?» l’interroge-t-elle en tendant à l’extrême la fine chaînette qui relie les deux cercles d’or.
- Vous devriez continuer sur la lancée et lui faire aussi percer le sexe !
La femme qui lance cette suggestion, les yeux brillants, désigne à ses complices l’homme qui est debout derrière elle, dont l’arrivée en grand équipage, plus tôt dans la soirée, tenu en laisse par l’extrémité de la verge, a soulevé des Oh ! de surprise et d’admiration dans l’assistance. Un Prince Albert, prend-elle soin de préciser, la mine réjouie, en invitant ses compagnes à examiner de plus près, au bout de la verge congestionnée, l’anneau qui passe par le méat et l’urètre pour ressortir sous le gland afin de retenir le prépuce retroussé. Elle en profite pour vanter, à son tour, les avantages que l’on peut tirer du port permanent de ces anneaux de dressage. Leur côté pratique, tout d’abord :
- Pour suspendre mes escarpins lorsque je les enlève, le soir, en rentrant à la maison, ou bien avec un cadenas et une chaînette antivol, pour l’attacher à une grille de métro ou à un lampadaire pendant que je fais mes courses !
Les femmes éclatent de rire.
- Leur côté ludique aussi, car les anneaux peuvent être reliés entre eux de différentes façons. Par exemple par en haut, l’anneau du sexe à ceux des seins, par un jeu de chaînettes, les anneaux des seins faisant office de poulies de traction. Ou bien par en bas, à celui fixé sous les bourses, pour rendre les érections douloureuses, voire impossibles. Un sorte de ceinture de chasteté qui peut être mise en place à tout moment.
- Quand Monsieur vous annonce qu’il doit se déplacer plusieurs jours pour son travail, par exemple !
La jeune femme sourit et poursuit en mentionnant d’autres fantaisies, telle la suspension de petits poids aux anneaux, dans le but d’élargir un orifice ou d’étirer un organe.
- Personnellement, J’en suis très satisfaite. Le perçage rappelle délicieusement à l’esclave sa condition. Il flatte son goût du sacrifice. Surtout, il le place dans un état d’excitation permanent. Plaisir narcissique, certes, mais fortement esthétique aussi… regardez, il est droit comme un « i » ! Prêt à l’usage ! Qui veut l’essayer ?
Une forêt de mains se lèvent dans un joyeux tintamarre. L’heureuse élue quitte la pièce en tirant son trophée derrière elle afin de l’essayer plus à son aise dans l’intimité de l’un des nombreux petits boudoirs situés à proximité des salons de réception.
Le calme revenu, toute l’attention de ces dames se concentre sur un beau mâle trapu, aux muscles saillants, au pelage noir et raide, qui se tient à quatre pattes aux pieds de sa maîtresse.
- Je vous présente Nelson, vous ne trouvez pas qu’il a un petit air de berger des Pyrénées ?
Pour accentuer la ressemblance avec un chien, explique-t-elle, il m’a fallu le raser intégralement du front jusqu’aux doigts de pieds. Après plusieurs tontes rapprochées au cours du même mois, son poil a repoussé plus dru et sur l’ensemble du corps. Elle a maintenant à ses ordres un vrai toutou dont le torse, l’abdomen, les épaules, les reins, les testicules et les jambes ne forment plus qu’un manteau épais de poils raides, très serrés, d’un beau noir lustré. Comme il manquait un détail essentiel pour parfaire la comparaison, elle a pris rendez-vous pour une intervention bénigne mais indispensable sur le plan esthétique. Nelson est maintenant débarrassé non seulement de son repli de peau soyeux mais également du filet qui retenait de façon trop humaine son gland à sa verge par le frein.
- Montre-nous, Nelson !
Nelson obéit, écarte les cuisses et lève la patte à l’horizontale comme s’il s’apprêtait à se soulager contre un mur. Son pénis conique est en érection. Le gland rouge et pointu se dresse entre les longs poils de son ventre. La ressemblance est saisissante. Béatrice, le fard aux joues, écarquille les yeux comme des soucoupes.
Une autre invitée en profite pour prendre la parole.
- L’une d’entre nous parlait de traite tout à l’heure mais vous est-il jamais arrivé de traire une vache ?
Les femmes s’interrogent du regard.
- Non ? Eh bien vous auriez tort de ne pas essayer !
Et leur amie d’expliquer qu’elle n’a trouvé rien de mieux que cette pratique, plutôt étrange de prime abord, pour exciter son partenaire. Il suffit d’ordonner à celui-ci de se positionner en levrette et de se placer derrière lui. Le jeu consiste alors à tirer délicatement son sexe vers soi et à le traire, des testicules jusqu’à la base du gland. L’étirement du membre vers l’arrière dans une position inhabituelle et le mouvement de va-et-vient de haut en bas qui l’accompagne, ponctué, le cas échéant, de quelques pressions supplémentaires à la base de la verge, contribuent fortement à accentuer les sensations.
Les étalons de la comtesse Rimanska font virevolter leurs plateaux autour des tables, le regard lourd et le sexe turgescent. En prévision de cette soirée, leur maîtresse les a soumis à un régime d’abstinence totale pendant un mois. Ils sont au bord de l’explosion. Lady Alexandra sourit. La soirée ne fait tout juste que commencer…
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