- Ah non, j’en ai assez, c’est toujours à moi que vous donnez les travaux les plus durs, jamais à Blandine !
- Béatrice, je t’interdis de me parler sur ce ton, tu entends ? Mais pour qui te prends-tu, petite insolente ? Tu mériterais que je te chasse comme une vulgaire domestique. Oh et puis non, tiens, pour la peine, je préfère te punir comme tu ne l’as jamais été jusqu’à maintenant. Ce soir, je t’emmènerai au Green Dragon ! Tu ne perds rien pour attendre ! En attendant, file dans ta chambre, je ne veux plus te voir.
Tremblante, Béatrice quitte la pièce en courant, les joues empourprées, subitement consciente de l’énormité de la faute qu’elle vient de commettre. Elle regagne sa chambre et s’effondre sur son lit, en pleurs, le nez écrasé contre son oreiller. Le reste de la journée est interminable et lugubre. Les autres domestiques ont reçu la consigne de ne pas lui rendre visite. Seule Louise a été autorisée à lui apporter un morceau de pain et une cruche d’eau pour tout déjeuner.
Ce n’est pas la première fois que Lady Alexandra la menace d’une punition exemplaire. Jusqu’alors cependant, l’avertissement en était resté au stade de l’admonestation ferme mais sans lendemain. Green Dragon, le nom est original, la soubrette n’a pas manqué de faire le lien avec l’enseigne de l’unique pub de Rutherford, le petit village voisin, car il revient fréquemment dans la conversation du personnel masculin du château, notamment dans la bouche de James, le chauffeur, qui prend alors un air entendu en clignant des yeux avec insistance. Sans doute ce genre d’endroit où les hommes apprécient de se retrouver entre eux pour boire de l’alcool et discuter de sujets interdits aux femmes. Elle ne se permettrait certainement pas de s’y rendre seule. Les jeunes filles bien éduquées ne fréquentent pas de tels établissements. Lady Alexandra y est formellement opposée. On peut y faire de mauvaises rencontres. Pour autant, quelque chose l’intrigue. En quoi cette menace peut-elle être plus effrayante que les autres ? Elle est déjà régulièrement fessée et fouettée par sa maîtresse ou par George. Elle doit également recevoir les assauts répétés d’Harry, l’essayeur de Madame, qui est chargé de veiller à la satisfaction des plaisirs les plus intimes de ses invités. Elle a même été enfermée une fois dans le pavillon au fond du parc, où les châtiments sont particulièrement terribles.
Alors qu’elle agite toutes ces interrogations, sa solitude est interrompue par George qui vient lui remettre, dans un demi-sourire plein de sous-entendus, les vêtements et les accessoires que Madame lui a choisis pour la soirée. Le maître d’hôtel pousse la complaisance jusqu’à les disposer soigneusement sur le dessus-de-lit, moins par souci de devoir aider la soubrette à sa façon que de pouvoir fugitivement palper sous ses doigts les étoffes qui vont bientôt s’imprégner du parfum de sa peau nue.
Curieusement, ce n’est pas là sa tenue ordinaire. Pas de tablier blanc, ni de coiffe, ni de gants. Pas même la petite culotte noire fendue par-devant et par-derrière, si prisée des amis de Madame. A la place, une jupe noire en corolle, très évasée, serrée à la taille par une bande velcro, facile à détacher, et pour le haut, un chemisier ample et blousant, noir également, en voile de soie transparent. En guise de soutien-gorge, elle devra porter un redresse-seins. A vrai dire, elle n’en a pas réellement besoin mais cette parure contribuera à faire saillir encore plus sa poitrine sous son chemisier. Dessous, elle se contentera d’enfiler un porte-jarretelles et des bas noirs. Rien d’autre. Une paire d’escarpins à hauts talons. Un bâton de rouge à lèvres. « Le rouge pute » pour reprendre l’expression de sa maîtresse (« Pour ce soir, ça lui ira très bien »). Une bombe de laque pour les cheveux. Elle en connaît l’usage particulier. Lady Alexandra lui a appris à en pulvériser ses tétons afin que ceux-ci en séchant gardent une forme érigée et provocante. Enfin, d’un air complice et franchement amusé, George lui tend un rasoir équipé d’un petit manche rose.
- Pour le maillot de Mademoiselle !
En même temps qu’il s’adresse à elle, le maître d’hôtel prend un malin plaisir à la fixer dans les yeux jusqu’à ce qu’elle renonce à soutenir son regard, rouge de confusion à l’idée qu’un homme puisse pénétrer aussi profondément les secrets de son intimité.
A l’heure dite et fin prête, Béatrice se rend au château, où sa maîtresse l’intercepte dès qu’elle pénètre dans le vestibule, les traits figés, le regard sévère, inquisiteur, à la recherche d’un imperceptible défaut dans sa tenue. L’ordre claque :
- Suis-moi !
En bas du perron, James ouvre la porte de la Bentley. Béatrice prend place à la gauche de sa maîtresse. Paradoxalement, sa punition commencera par un traitement de faveur. C’est la première fois qu’elle est autorisée à prendre place dans une limousine aussi luxueuse.
- Ne t’assieds pas sur ta jupe, relève-la au contraire et assieds-toi directement sur la banquette.
La banquette en cuir, glissante et froide, colle à ses cuisses nues. La scène lui fait penser au tout début d’Histoire d’O, lorsque l’héroïne, conduite en taxi jusqu’à un hôtel particulier de Roissy où on l’attend, est progressivement dépouillée de ses vêtements en cours de route par son amant. Béatrice obéit, n’osant ni croiser les jambes ni serrer les genoux, ses deux mains appuyées de chaque côté d’elle.
- Au Green Dragon, James !
Le chauffeur opine de la tête et lève les yeux vers le rétroviseur d’un air goguenard. Béatrice a l’impression que c’est surtout son regard qu’il cherche à capter. Le trajet n’est pas bien long. Lady Alexandra demeure silencieuse. Bientôt les toits de Rutherford se profilent. La voiture décrit une large courbe autour de la place du village et s’arrête devant le pub. Une demeure ancienne à colombages noirs, agrémentée de larges bow windows à carreaux losangés en verre dépoli de couleur et d’un rosier grimpant dont les corymbes de petites fleurs blanc rosé courent le long de la façade. Ambiance des grands soirs. Chaleureuse et bruyante. Nous sommes vendredi. Au gré des battements de la porte d’entrée, s’échappent par bouffées régulières les rires sonores des clients, les exclamations des joueurs de fléchettes, les interpellations d’un groupe à l’autre, les ordres adressés au patron, le tintement caractéristique des pintes de bière qui s’entrechoquent dans la brume âcre des pipes, des cigarettes et des cigares. Une fois franchi l’espace public, l’intérieur est cossu, soigné, chaleureux. Avec un salon lambrissé d’acajou patiné, des sofas et des fauteuils confortables, quelques boxes plus intimes capitonnés de cuir moelleux, des tabourets recouverts de velours, des lustres en cuivre et une grande cheminée.
L’entrée de la châtelaine de Glendale suivie de sa soubrette crée la surprise. Un évènement. Sa présence dans un tel endroit est exceptionnelle. Elle le sait. Les conversations s’interrompent et les regards se tournent vers les deux femmes. Lady Alexandra n’aime rien tant qu’être observée et admirée. Elle porte avec élégance une de ces tenues diaphanes rebrodées de perles et ceinturées de strass comme savait en faire Jeanne Lanvin, avec des effets de transparence dans le haut du corsage et le bas de la jupe. Elle esquisse un très léger signe de tête en direction de Gordon, le patron du bar, que les habitués surnomment « Dry Gin », et traverse la pièce d’un pas naturel et décidé. L’ébauche d’un sourire amusé flotte entre ses lèvres. Les consommateurs s’écartent. Dans son dos, elle sent des ondes électriques s’allumer sur son passage, la concupiscence des regards, la tension nerveuse des corps, le feu noir qui se consume au fond des prunelles. Elle est heureuse.
Dans son sillage, Béatrice trottine à petits pas, les yeux baissés. Consciente qu’on l’observe aussi. Mais intimidée. Elle n’a jamais été autant entourée. Et puis c’est un public qu’elle ne connaît pas. Les invités de Madame sont nettement plus distingués. Ici les gens ont l’air assez communs. Peu importe, elle adore se faire remarquer. La poitrine bombée, les reins cambrés, les joues colorées d’un halo rosé, elle renvoie l’image de la jeune vierge effarouchée. Innocente. Fraîche. Appétissante. Les mâles ont tôt fait de la repérer et la déshabillent déjà du regard. Lady Alexandra lui désigne du doigt un haut tabouret.
- Assieds-toi là.
Ce choix est calculé. Car l’emplacement est stratégique. Central. Le plus en vue des consommateurs accoudés au bar. Béatrice prend place. Sa maîtresse l’a dressée à se tenir bien droite. Sa jupe corolle remonte très haut sur ses cuisses. Elle éprouve le trouble de se sentir à moitié nue.
Assise face à elle, Lady Alexandra observe la scène. Au-dessus de la banquette, les miroirs aux arêtes biseautées se renvoient les uns aux autres l’image des hommes qui fixent sa soubrette avec insistance. Des fermiers du coin, la face couperosée, le menton en galoche, piqueté de poils drus et mal rasés. Un groupe de camionneurs, l’air conquérant et les biceps tatoués comme des lutteurs de foire. Quelques représentants de commerce en mal d’aventure, loin du foyer conjugal. Qui s’interpellent bruyamment. On évalue les chances respectives de Crazy Horse, Demonia, Deep Throat et Pretty Woman dimanche à Exeter. Des noms suggestifs qui évoquent en l’espèce plus des fantasmes de femmes que de chevaux. Le bar entier s’esclaffe à la plaisanterie salace d’un chauffeur routier (« Elle vient faire le plein de super !). La tension monte. Il fait subitement plus chaud sous les casquettes. Les hommes se retournent effrontément. Le reflet des glaces ne leur suffit plus. Béatrice leur fait face, les cuisses largement écartées. Comme des algues sombres qui ondoient sous la marée en se retirant, les attaches noires de ses jarretelles découvrent le coquillage rosé blotti au creux de ses cuisses nues.
- Souris, ouvre la bouche et passe ta langue lentement tout autour de tes lèvres.
Béatrice obéit. Elle aussi a du mal à se contenir. Les battements de son cœur s’accélèrent. Elle sent les pointes de ses seins se durcir.
- Qui t’a dit d’arrêter ? Tu veux que je te donne la fessée devant tout le monde ?
- Oh ouiiiiiiiii, Madame !!!!!!!!!!!
- Pardon ?
- Je veux dire, Oh non, Madame !
Une sorte de moiteur envahit tout son corps. Comme une source insolente qui coulerait entre ses jambes. Sa vulve la brûle. Si elle osait, elle tenterait de l’apaiser en la massant avec frénésie, en pressant ses lèvres l’une contre l’autre pour faire saillir encore davantage le bourgeon de chair qui la tourmente.
Ce n’est pas vraiment le moment. Sur un signe de sa maîtresse qui s’est levée, Béatrice se lève à son tour et la suit. Elle n’a toujours pas compris en quoi sa présence au Green Dragon peut être considérée comme une épreuve redoutable. Si celle-ci se limite à une scène d’exhibition en public, elle s’en sort plutôt bien. Elle n’irait pas jusqu’à l’avouer mais elle passe un moment agréable. Comme si elle lisait dans ses pensées, Lady Alexandra l’interrompt :
- Ta punition commence maintenant !
Les deux femmes se dirigent vers le fond de la salle où une pancarte lumineuse indique la direction des « ladies ». Elles empruntent un escalier étroit et se retrouvent au sous-sol dans les toilettes des femmes. Carrelage beige clair. Cabines alignées. Lavabos étincelants. La seule particularité de l’endroit réside dans la cloison qui donne directement, de l’autre côté, dans les toilettes des hommes. A différentes hauteurs - afin d’accommoder la taille de ces messieurs -, celle-ci est percée de plusieurs orifices circulaires suffisamment larges pour permettre aux mâles d’y introduire leur sexe. Lady Alexandra fait signe à sa soubrette de s’agenouiller.
- Tu vois ces ouvertures, ma belle ? On appelle ça des « Glory Holes », des « Trous de Gloire ». Eh bien, tu ne quitteras pas cette pièce avant d’avoir sucé tous les sexes qui s’y présenteront et j’ai l’impression que tu n’es pas près d’avoir fini !
Derrière la cloison, en effet, une certaine agitation ne tarde pas à se manifester. Des voix s’élèvent. Comme si les clients étaient prêts à en venir aux mains pour occuper les meilleures places dans les files qui se forment. Le premier candidat est membré comme un étalon. Des testicules monumentaux encadrent sa verge énorme qui pointe en dehors du guichet. Béatrice lance un regard implorant vers sa maîtresse. Celle-ci lui fait signe de la prendre entre ses lèvres. La soubrette les entrouvre délicatement de façon à repousser la peau qui recouvre la demi-pointe et à décalotter le gland. A ce contact, elle augmente aussitôt de volume. Béatrice s’enhardit ensuite à la faire pénétrer davantage dans sa bouche. Elle la garde ainsi un instant, comme si elle voulait d'abord la goûter, mais elle ne peut l'empêcher de pénétrer aussi loin qu’il est possible au fond de sa gorge. Elle laisse le gland la fouiller et chercher à son gré la place où il ira achever sa jouissance. L’homme laisse aller et venir son membre à grands coups réguliers. Béatrice ne peut que suivre les mouvements de son partenaire jusqu'à ce que ce dernier, au comble de l'excitation, finisse par décharger dans sa gorge. Lady Alexandra sourit. Elle contraint sa soubrette à garder en bouche la précieuse semence pour en déguster lentement la saveur, puis à se prosterner vers le sol afin de lécher les quelques gouttes qui s'y sont répandues.
- Ce soir, tu vas les pomper un par un jusqu’à ce que tous y soient passés !
A peine s’est-elle redressée qu’à côté, un peu plus bas, un nouveau sexe se présente dans un autre orifice. Épilé. Pur. Frais. Lisse. Candide. Appétissant au milieu des deux belles noix fraîches et satinées qui l’encadrent. Moins épais que le précédent. Moins tendu aussi. Il va d’abord falloir le réveiller. Commencer par le palper avec la main. Lentement. Sensuellement. Puis accélérer progressivement le rythme. Faire preuve d’un peu de vigueur. Pas trop. Jusqu’à le sentir se gonfler. Poursuivre l’exercice en alliant le contact de la bouche, les lèvres refermées sur le gland et deux doigts serrés en anneau autour de la hampe. Synchroniser ses mouvements de va-et-vient avec une certaine énergie. Visiblement, c’est la bonne technique. Le voilà qui se cambre. Qui s’arc-boute. Qui pousse un râle. Pour faire durer le plaisir, Béatrice ralentit la cadence dès qu’elle le sent venir. Puis elle recommence. Une fois. Deux fois. Une autre fois encore. Alternance de chaud et de froid. Garde-à-vous ! Repos ! Garde-à-vous ! Repos ! L’homme est au supplice. Il ne se maîtrise plus. Dans un ultime cri, elle le sent s’abandonner. Par derrière, sa main serrant fermement sa nuque, Lady Alexandra est encore là pour la forcer à avaler le nectar crémeux et chaud qui explose contre son palais.
- Tu croyais peut-être que j’allais t’offrir un jus d’orange ou une menthe à l’eau !
Tel un coucou suisse libérant son petit oiseau à l’heure dite, le sexe du client suivant jaillit du trou de gloire. Prendre le temps de le masturber lentement. Frôler son engin de ses lèvres pulpeuses et charnues pour faire monter son excitation. Éviter le contact avec les dents. Varier le rythme des mouvements pour identifier ses préférences. Alterner les caresses de la langue autour du pénis et les suçotements. Béatrice engloutit l’un après l’autre ses testicules et les roule dans sa bouche comme des grains de muscat. Elle manifeste sa satisfaction par des soupirs et des gémissements. Son plaisir ne sera que plus complet s’il voit qu’elle y prend goût. Le gland brûle contre sa langue. Elle ne veut pas qu’il jouisse. Pas encore. Alors elle module le rythme de ses va-et-vient pour le maintenir au bord de l’extase. Ses hanches ondulent sous le plaisir. Elle gémit au rythme du membre qui coulisse dans sa bouche. La résistance est de courte durée. Mais la victoire est complète. Généreuse. Débordante. Béatrice gonfle ses joues rosées comme une adolescente boudeuse. Sa maîtresse la trouve adorable dans cette posture. Il ne fait aucun doute qu’elle aura compris la leçon. On ne sert pas que de la bière ou du whisky au Green Dragon.
- Enlève ton chemisier, tu seras plus à ton aise.
Béatrice obéit et dévoile sa poitrine triomphante. Des mamelons pleins et fermes. Les tétons saillants et dressés. Candidat suivant. Celui-là est d’emblée plus vigoureux. Elle va pouvoir tenter quelques variantes. Tester ses spécialités. La plupart des hommes apprécient les caresses de la langue sur le frein, ce sillon de peau sensible qui saillit sous le gland. Elle le pressentait. Il réagit immédiatement et se dresse fièrement. A celui-là, elle va pouvoir donner plus de plaisir encore en embrassant son pénis sur les côtés. Elle écarte ses lèvres et lèche la hampe en faisant tourner sa langue. La sensation de vibration est irrésistible. Elle le sent entièrement concentré sur lui-même et sur son plaisir. Ne pas le laisser s’échapper. Derrière elle, la surveillance de Lady Alexandra ne se relâche pas d’un pouce. Béatrice écarte désespérément les lèvres pour enfourner l’énorme mandrin. Elle pensait ne jamais devoir accueillir un membre aussi gros. Dans son esprit, la taille maximum ne pouvait dépasser celle du gland-bâillon en caoutchouc que sa maîtresse lui donne périodiquement à sucer pour « l’habituer ». Les va-et-vient s’accélèrent. La tige durcit encore dans sa bouche et la remplit complètement. La soubrette ne contrôle plus rien. Au bord du malaise, elle éprouve des hauts-le-cœur. Sa maîtresse n’en tient aucun compte, continue à sourire et serre au contraire sa tête entre ses mains pour faire pression. Le final est spectaculaire. Un embrasement violent. Des perles de sueur sillonnent le front de Béatrice tandis qu’elle se force à boire le torrent crémeux qui se déverse en elle.
- Oh Madame, s’il vous plaît, je n’en peux plus !
- Mais tu plaisantes, c’est à peine si tu viens de commencer ! Je suis sûre qu’il y en a au moins une vingtaine derrière qui sont en train de piaffer d’impatience ! Tu ne voudrais tout de même pas les décevoir, n’est-ce pas ?
Une jeune femme pousse inopinément la porte des toilettes et découvre la scène inattendue qui se déroule sous ses yeux. Penchée au-dessus du lavabo pour redessiner d’un trait vermeil l’arc de ses lèvres, elle adresse un clin d’œil amusé à travers le miroir à Lady Alexandra qui lui répond par un sourire complice.
Tous les orifices sont maintenant occupés. Béatrice ne sait plus où donner de la langue. A défaut de pouvoir les satisfaire sur-le-champ, les bras écartés de part et d’autre, elle en masturbe deux pour les faire patienter tandis qu’elle en pompe un troisième. Monstrueux. L’artillerie lourde. Le canon de 75. Sans recul. Une verge épaisse et grasse - dont la forme et la couleur lui rappellent, allez savoir pourquoi, les andouillettes aux pommes que lui préparait sa tante Antoinette quand elle était plus jeune - encadrée par une paire de testicules énormes et poilus. L’odeur est difficilement supportable. La soubrette est au bord de la nausée avant même de commencer.
- Tu en profiteras pour faire sa toilette !
Béatrice s’exécute. Comment résister à des caresses soyeuses dignes d’une courtisane, au contact pulpeux de deux lèvres qui s’ouvrent et se referment comme un étau sur leur proie, au titillement de la pointe d’une langue. Quelques secondes encore et il sera à point. L’homme s’est littéralement plaqué contre la paroi, comme s’il voulait la traverser pour s’offrir tout entier. Béatrice le sent venir. Lady Alexandra la contraint à garder le membre enfoncé aussi loin que possible dans sa gorge, au point de l’empêcher de respirer, les narines collées de force contre la toison odorante et musquée. Puis, au moment critique, elle l’écarte subitement du mur en la tirant par les cheveux. Par saccades convulsives, la liqueur abondante et épaisse inonde son front, se répand sur son nez, sur ses joues, sur ses lèvres, imprègne sa peau nue et finit par se répandre lentement au creux de ses seins comme une coulée de lave incandescente qui dévalerait entre les rochers.
- Maintenant nettoie-le, il faut que ton service soit impeccable !
Béatrice obéit. Elle décalotte le gland, embouche le sexe qui commence à se ramollir - sensation désagréable - et passe sa langue sur ses lèvres encore chaudes du liquide dégoulinant.
Impatient, le client qui lui succède s’est déjà installé et tape du pied dans la cloison en signe de mécontentement. La soubrette se précipite. Combien en reste-t-il encore ? Peu importe puisqu’elle a reçu l’ordre de satisfaire tous ceux qui se présenteraient. La soirée risque d’être longue mais visiblement Lady Alexandra a tout son temps. Mauvaise pioche, c’est à nouveau un gros sexe odorant. A ce stade, Béatrice a compris qu’il ne lui servirait à rien de faire la difficile. Elle pompe comme elle sait le faire, léchant le sillon, agaçant la petite fente du méat, mordillant le bourrelet. La queue lui enflamme la bouche. Elle n’arrête pas de grossir. Le gland tressaute contre son palais. La hampe se cabre. Aux soubresauts de celle-ci, elle pressent que l’homme ne va pas tarder à jouir. Sa maîtresse l’écarte à nouveau pour l’exposer au gland qui se met à cracher par saccades violentes comme un serpent. Des jets puissants atteignent son visage, maculent ses paupières, voilent ses yeux et constellent ses cheveux de filets blancs laiteux.
- Alors ma belle, tu me promets que désormais tu t’adresseras toujours à moi avec respect ?
- Oh oui, Madame, je vous le promets !
- … et que tu ne discuteras jamais plus mes ordres ?
- Oh oui, Madame, je vous le promets !
- Eh bien, continue, regarde, la queue - c’est le cas de le dire - ne désemplit pas, tu n’es pas encore au bout de tes peines !
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