Béatrice parlait peu de ses années de pensionnat en Angleterre, non pas parce que cette expérience ne l’avait pas marquée mais bien au contraire parce
qu’elle avait laissé en elle des traces profondes, indélébiles, qu’elle aurait aimé pouvoir refouler à tout jamais dans les abîmes de son passé. Toutefois, elle avait beau faire, les images
remontaient inexorablement à la surface et venaient à intervalles réguliers hanter ses nuits à Glendale. Lady Alexandra tentait alors de la consoler et lui prêtait une oreille attentive.
L’institution St Mary’s Hall, située à Sevenoaks dans le Kent et dirigée par les sœurs du Christ Rédempteur, était spécialisée dans
l’éducation des jeunes filles de bonne famille. Celles destinées à arriver vierges au jour de leur mariage mais riches de connaissances suffisantes pour leur permettre d’accéder au rang d’épouses
obéissantes, de mères attentives et de maîtresses de maison irrépro
chables.
Béatrice était orpheline et c’est sa tante Antoinette qui, faute de pouvoir s’occuper d’elle personnellement à Pithiviers où elle
vivait, l’avait expédiée Outre-manche et confiée à cet honorable établissement, persuadée que les méthodes d’éducation anglaises, garantes de résultats inégalés, ne tarderaient pas à manifester
leur influence bénéfique sur le caractère fantasque de sa nièce. A plus long terme, espérait-elle, si cette dernièr
e savait saisir sa chance, elle pourrait rencontrer un beau
parti et s’établir en vue de couler une vie agréable, à l’abri du besoin, chérie par un mari fortuné et entourée d’une famille nombreuse.
Au tout début, Béatrice vécut cet exil comme une rupture pénible. Rien de commun, en effet, entre ses premières années de scolarité en France et les dures réalités d’un collège britannique. La transformation de son prénom en « Josie », censée lui donner une consonance plus locale et faciliter son assimilation au sein du groupe, ne fit qu’aggraver les choses. Elle resta pendant longtemps l’étrangère, la petite Française, « Froggy Josie », celle dont on se moquait pour le moindre prétexte. Tenue à distance, son isolement s’accentua et elle se mit à ressentir plus durement encore la solitude de sa nouvelle prison, à l’abri des hauts murs de Hillsboro Lane.
A force de volonté, cependant, et parce qu’il fallait faire, quoi qu’il lui en coûte, contre mauvaise fortune bon cœur, elle
ré
ussit à s’adapter tant bien
que mal à sa nouvelle vie. Une vie tranquille, feutrée et régulière, ponctuée par le tintement de la cloche à l’heure des cours et des offices religieux. Elle ressentit avec étonnement des
sensations nouvelles. L’odeur rassurante de la cire des parquets, le contact rêche des grands draps de métis, la senteur tenace d’encens refroidi, de vieil or et de grains de buis. Elle découvrit
le poli sévère des marbres de la chapelle, le chato
iement des rayons du soleil à travers les vitraux, l’étincellement des étoles brodées et le bruissement soyeux des chasubles. A la longue, elle finit même
par se laisser séduire par la sonorité dépaysante des cantiques en latin, la pureté angélique des chœurs et le grondement tumultueux des orgues.
Les confessions hebdomadaires étaient obligatoires. Elles se déroulaient dans le secret du bureau du Père Christopher Huxley. Grand et
bien bâti, la trentaine avantageuse, l’aumônier du collège n’avait pas mis longtemps à comprendre le parti qu‘il pouvait tirer de son statut de mâle dominant dans un environnement exclusivement
féminin, qu’il s’agisse de la petite communauté des religieuses dévouées corps et âme à sa personne ou de l’essaim des collégiennes innocentes et dociles autour desquelles il avait tissé sa
toile, faisant peser de tout son poids son autorité de directeur des consciences. Vu l’âge de ces demoiselles et de leur inexpérie
nce, il était de son devoir, déclarait-il bien haut, de leur
enseigner les « choses de la vie » afin de les mettre en garde. Le renard dans le poulailler. Un renard qui pouvait évoluer en toute liberté dans la basse-cour, repérer ses proies et les attirer
à lui sans vergogne lorsqu’il lui plaisait de satisfaire ses envies. Sans doute parce que son physique ne passait pas inape
rçu, peut-être aussi en raison de sa qualité de française qui la
rendait plus désirable encore, « Josie » était convoquée plus souvent qu’à son tour dans le bureau de l’aumônier pour des examens de conscience approfondis immanquablement accompagnés de caresses
équivoques et d’autres jeux interdits auxquels elle ne pouvait se soustraire. Car ce pervers aux mains baladeuses n’aimait rien tant qu’imposer à ses élèves les pénitences les plus humiliantes
afin, déclarait-il, de les détourner du péché. Il leur faisait ainsi régulièrement donner les verges en sa présence par une jeune novice ou il les contraignait à rester allongées nues et
attachées les bras en croix toute une nuit sur les dalles glaciales de la chapelle.
En classe, les résultats de Béatrice lui valaient des notes supérieures à la moyenne, notamment en littérature, pour peu qu’elle fît
quelques efforts, mais sa pensée était le plus souvent ailleurs et sa conduite désastreuse. On blâmait son insolence. On réprouvait ses liens équivoques d’amitié avec des élèves plus jeunes,
entretenus la nuit venue au feu d’ardeurs maladroites dans l’intimité
des dortoirs. Au demeurant, si sa vivacité d’esprit et son intelligence ne faisaient aucun doute, ces qualités étaient clairement tendues vers des
occupations plus ludiques qui l’intéressaient davantage : les papotages continuels avec Ruth Lessing, sa meilleure amie, les courses dans les escaliers, les combats à coups de polochons, les
batailles rangées de petits pois au réfectoire et la
chasse effrénée aux garçons à l’occasion des promenades dominicales.
Au sein du corps enseignant, composé exclusivement de femmes, l’une des plus exigeantes était Rosemary Barton, professeur de sciences
naturelles, dont la tenue stricte - tailleur anthracite et cheveux blonds relevés en chignon sur la nuque - trahissait un caractère énergique et volontaire. Habituée à mater les fortes têtes,
Miss Barton n’avait eu aucun mal à repérer Josie, l’agitatrice principale, la fauteuse de troubles, et l’avait naturellement prise en grippe dès le premier cours, en raison du mauvais exemple
qu’elle donnait en permanence. Mais il en fallait sans doute beaucoup plus pour tenter de la déstabiliser vraiment. S’il y avait, en effet, quelque chose sur lequel elle savait se montrer
inflexible, c’était bien les questions de discipline. Les châtiments corporels, dûment énumérés dans le règlement intérieur de l’établissement et gradués selon une sorte de barème en fonction de
la gravité des fautes, étaient intimement mêlés à la vie quotidienne des élè
ves. Miss Barton ne manquait pas d’en faire usage, toujours à
bon escient, mais à intervalles rapprochés dans le cas précis de Josie, qui se souciait au demeurant comme d’une guigne des cours de biologie en général, de l’appareil génital des souris, de
l’anatomie de la sauterelle ou du système oculaire du mouton en particulier.
En matière de punition, la spécialité de Miss Barton était la fessée déculottée à mains nues devant toute la classe
. Ce traitement était réservé aux cas
d’inconduite notoires. Elle interrompait alors subitement sa leçon pour conférer à l’évènement une solennité inhabituelle car dans son esprit, seule une mise en scène théâtrale était de nature à
renforcer le sentiment d’humiliation en public et à marquer durablement les consciences.
- Encore vous, « Mademoiselle » Roussel !
Le « Mademoiselle », prononcé en français avec un fort accent, éclata comme un coup de tonnerre dont l’écho résonna jusque dans le
couloir. Josie sut immédiatement à quoi s’en tenir. Miss Barton remonta calmement les marches qui surélevaient son bureau, contourna celui-ci et empoigna la chaise qui s’y trouvait pour
l’installer bien en vue au milieu de l’estrade, de profil afin que, le moment venu, l’anatomie de la victime soit franchement exposée et que les élèves, où qu’elles soient assises, ne
pui
ssent rien manquer du
spectacle qui allait suivre. Un profond silence emplit la salle. C’est comme si les trois coups venaient d’être frappés et que le lourd rideau de velours cramoisi allait s’ouvrir d’une minute à
l’autre. Ménageant ses effets, le professeur s’assit lentement, se cala confortablement contre le dossier, rajusta la veste de son tailleur et se tournant vers Josie, lui fit signe
d’ap
procher en la toisant
sévèrement du regard.
Celle-ci, les joues colorées et les yeux baissés, s’exécuta le plus lentement possible, comme si elle cherchait par tous les moyens à retarder le commencement de l’épreuve. Elle gravit les marches une par une et vint se planter devant Miss Barton. Celle-ci lui donna l’ordre d’enlever sa veste d’uniforme et de la poser sur son bureau. Josie portait sa petite jupe courte écossaise ainsi qu’un chemisier en oxford blanc impeccable, égayé par une cravate à rayures aux couleurs du collège, orange vermillon et violet aubergine.
- Baissez votre culotte !
Elle trouvait plus humiliant pour les élèves de devoir s’infliger cette vexation plutôt que de s’en charger elle-même. Le feu aux
oreilles, les tempes palpitantes, Josie fit disparaître ses mains sous sa jupe de chaque côté et, introduisant ses doigts sous l’élastique, descendit sa culotte jusqu’à mi-cuisses, s’efforçant de
les tenir légèrement écartées afin d’empêcher celle-ci de tomber s
ur le plancher. Ensuite et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, elle se retrouva basculée en avant, un bras étroitement enroulé autour de sa
taille, le postérieur cambré, les pieds au-dessus du sol et la tête pendante. Enchaînant ses gestes avec précision, Miss Barton rentra le bas de sa jupe sous sa ceinture afin de dégager au
maximum ses reins. Seuls ne dépassaient plus maintenant que les pans fraîchement re
passés de son chemisier. Elle fit glisser la petite culotte plus
bas, au niveau de l’articulation des genoux. Josie serra les dents en prenant conscience de sa posture impudique et du spectacle qu’elle offrait, exhibée face à toute la classe, comme une
fillette de douze ans. Les yeux fermés, elle eut fugitivement l’impression que sa tante Antoinette se tenait à ses côtés, ravie de la retrouver dans un état dont elle l’avait si souvent menacée
(« Attends un peu, ma fille, tu riras beaucoup moins quand je t’aurai envoyée en Angleterre ! »). Le bras du professeur s’éleva puis resta suspendu en l’air.
- J’attends, mademoiselle...
Celle-ci, interloquée, se retourna avec peine sur le côté pour élucider le sens de la question. Qu’attendait-elle au juste ? Fallait-il qu’elle lui présente à nouveau des excuses ? Ou bien qu’elle lui promette une fois encore qu’elle ne recommencerait plus ? Miss Barton observa sa confusion, satisfaite de l’embarras qu’elle venait de semer dans l’esprit de son élève. Ajouter au malaise de celle-ci ne pouvait que renforcer la portée de la punition.
- Je ne commencerai que lorsque vous me l’aurez demandé.
Josie la dévisagea davantage, totalement déconcer
tée. Sentant des doigts impatients parcourir avec insistance
ses formes rebondies, son visage s’empourpra soudainement et sa lèvre inférieure se mit à trembler comme si elle ne pouvait plus se retenir. Ce qu’elle allait dire était trop pénible à exprimer.
Les mots restaient bloqués au fond de sa gorge.
- Je vous demande pardon d’avoir perturbé la classe. Je m’engage à ne plus recommencer…
- Et… ? compléta Miss Barton sur un ton à peine plus clément pour l’encourager à poursuivre.
- Et je vou
s demande…
- Et je vous prie, vous n’êtes pas en situation de me demander quoi que ce soit !
- Et je vous prie de bien vouloir me donner la fessée que je mérite
- De bien vouloir, s’il vous plaît !
- De bien vouloir, s’il vous plaît, me donner la fessée que je mérite.
- La sévère fessée, reprenez depuis le début !
- Et je vous prie de bien vouloir, s’il vous plaît, me don
ner la sévère fessée que je mérite.
A peine eut-elle achevé sa phrase que le plat de la main de Miss Barton s’abattit sur elle avec une vigueur incroyable. Une avalanche de coups. On aurait dit une pluie d’orage. Une tornade tropicale. Quasiment incessante et de plus en plus forte. Comme l’expression d’une sorte de défoulement. D’excitation. De débordement de plaisir inavouable. De jouissance malsaine qui allait bien au-delà de la stricte application des règles disciplinaires. Josie se mit à gesticuler dans tous les sens, à se mordre la langue et à respirer à pleins poumons pour ne pas crier.
Mais Miss Barton, les yeux brillants, continua à frapper sans aucun état d’âme. Méthodiquement. Et encore longtemps après que l’élève, les fesses écarlates, ait fini par éclater en sanglots. On la sentait jubiler à l’idée que Josie allait endurer des tourments épouvantables au cours des jours qui suivraient quand elle aurait à s’asseoir, à croiser les jambes ou même tout simplement à marcher.
Puis, presque contrariée de devoir mettre un terme à la correction, l’enseignante redressa la tête et adressa un large sourire circulaire aux autres élèves. A bon entendeur ! Le message était clair. La leçon reprit. On aurait entendu une mouche voler.
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Il n’y avait pas que les sciences naturelles qui rebutaient Josie. Celle-ci éprouvait un dégoût similaire pour les mathématiques et avait décidé une fois
pour toutes qu’elle n’y comprendrait rien. Les lettres, oui, les chiffres, non. Le blocage complet. Libre à ses camarades d’écouter si elles éprouvaient du plaisir à manier des formules
ésotériques et des concepts abstraits. Pour sa part, elle se résignait difficilement à attendre la fin des cours. Dans la meilleure des hypothèses, elle se contentait de ronger son frein en
dessinant en silence dans son coin. Mais la plupart du temps, son humeur badine la conduisait à organiser des jeux variés où les batailles de boulettes de papier et les jets de gommes occupaient
une place prépondérante. Elle excellait également dans l’imitation des cris d’animaux - celui du coq en particulier - lorsque le professeur avait le dos tourné.
discipline et la réputation de l’établissement dans lequel
elle avait l’honneur d’enseigner. Miss Harper savait parfaitement à quoi s’en tenir avec Josie. Elle exerçait sur elle un contrôle étroit, une surveillance de tous les instants, bien décidée à
garder la situation en mains quelles que soient les circonstances.
evant l’estrade, de façon à pouvoir épier le moindre de ses
faits et gestes et à intervenir sur-le-champ dés qu’il le fallait. Josie avait beau le savoir, emportée par ses jeux, elle se laissait toujours surprendre. Miss Harper déboulait alors du fond de
la classe et fondait sur elle par-derrière tel un oiseau de proie. Avec Josie, il était vain de se borner à élever la voix. Les remontrances ou les menaces demeuraient sans effet. Seule la
manière forte semblait encore rencontrer quelque succès.
flanelle grise ourlée d’un galon violet et ornée de l’écusson étincelant du collège.
les moqueries de ses camarades. L’écouter protester. La contempler en train de se trémousser en vain et de tortiller son petit derrière dans l’angoisse
insupportable de la correction imminente. Faire durer son attente. Observer ses joues rosir et ses yeux se voiler. Patienter encore quelques instants. Suivre le liseré de ses
doigts effilés et glacials, à l’endroit précis
où l’élastique comprime la chair rebondie, jusqu’à ce que la peau nue se mette à frissonner. Puis d’un geste sec, remonter la petite culotte vers le haut afin d’exposer le plus possible les
rondeurs potelées.
on. Détourné de son
usage commun et appliqué aux punitions, elle trouvait qu’il s’agissait là de l’instrument idéal, long, flexible, léger, sonore, plus percutant que la main, sans toutefois se montrer trop
douloureux, mais particulièrement bien adapté aux rondeurs adolescentes dont il épousait les courbes à la perfection.
des coups et en alternant les points d'impact, la règle s'élevait en
sifflant puis retombait sur les fesses de Josie. Celle-ci les contractait sous l'effet de la peur puis les relâchait avant de les crisper à nouveau en prévision du coup suivant. Miss Harper
prenait bien garde de ne jamais frapper deux fois au même endroit. Elle imposait à ses élèves de compter chaque coup à haute voix, les rendant ainsi, par leur participation, complices de leur
punition en la réclamant. La perversion consistait bien sûr à interpréter ce consentement implicite comme une invitation à poursuivre indéfiniment l'exercice en laissant planer l'incertitude sur
la fin de l’épreuve. Elle se permettait même d’y ajouter une touche de raffinement supplémentaire en reprenant la punition depuis le début lorsqu’elles commettaient la moindre erreur.
mière fois, les élèves pensaient que leur épreuve s’arrêtait là.
Secrètement satisfaites de s’en sortir à si bon compte, elles s’apprêtaient à se relever lorsque Miss Harper les rappelait à l’ordre et les contraignait à rester penchées en leur expliquant d’une
voix enjouée qu’il ne s’agissait là que des préliminaires (« just a warm-up, my dear ! »). Que le plus douloureux était encore à v
enir. Le plus humiliant aussi, car Miss Harper saisissait
alors des deux mains les bords de la petite culotte blanche et d’un geste définitif abaissait celle-ci à mi-cuisses. Après avoir testé toutes les nuances du rose, les fesses de la victime
n’allaient pas tarder à s’enflammer comme des pivoines, puis à virer progressivement du vermeil au rouge écarlate.
ngs. A combler peut-être en elle des frustrations plus secrètes. Rien ne la réjouissait autant intérieurement que de punir et d’humilier. Les élèves
observaient la scène avec une extrême attention, partagées entre la crainte de devoir se trouver un jour à la place de leur cama
rade, la satisfaction d’échapper momentanément à la peine, et la
bonne conscience de voir la plus dissipée d’entre elles payer pour toutes les autres.
ords trop rapides ou par des promesses sans
lendemain. Et puis elle détestait les choses faites à moitié. Pour une adepte des corrections magistrales comme elle, une bonne cinquantaine de coups constituaient un minimum. Poursuivre jusqu’au
repentir total, jusqu’à la soumission absolue. Elle s’était fixée pour principe de ne jamais abandonner. Contre vents et marées, elle continua
it impitoyablement avec une régularité de métronome jusqu’à ce
que ses jeunes élèves se résignent finalement à accepter leur sort au point de renoncer à tout mouvement de défense, à s’abandonner.
eux. Ce n’était pas à
elle que l’on allait rappeler le règlement intérieur du collège. En effet, le chapitre spécial consacré aux punitions prévoyait expressément que la survenance de deux sanctions dans la même
semaine entraînait ipso facto la convocation de la coupable chez la surveillante générale.
ducation les plus strictes étaient appliquées avec une extrême rigueur, à la grande satisfaction du corps enseignant et des parents d’élèves. A force de
pratique, les divers instruments de discipline n’avaient plus de secret pour elle. Elle en faisait collection, comme d’autres s’intéressent aux timbres-poste ou aux papillons. On la soupçonnait
même de convoquer au hasard certaines élèves dans son bureau dans le seul but d’essayer tel ou tel nouveau modèle dont elle venait de faire l’acquisition. Son heure de gloire sonnait chaque
mercredi après-midi, jour de visite hebdomadaire, lorsqu’elle exhibait à l’intention des familles quelques victimes alignées le long du mur du parloir, les fesses striées de marques
rouges.
, tremblante et la gorge serrée.
Sous sa jupe, la chaleur continuait d’irradier. Elle s’arrêta en chemin pour se frotter les fesses énergiquement afin d’en atténuer la brûlure. Dans les couloirs interminables, éclairés à
intervalles réguliers par la lumière crue des tubes de néon, le sol en linoléum brillant comme un miroir dégageait une odeur tenac
e d’encaustique et de produit d’entretien. Elle parcourut l’étage des «
petites », le long des casiers aux portes grillagées servant de vestiaires, et son enfilade de salles de classe identiques, avec leurs globes en verre dépoli descendant du plafond, leurs tableaux
noirs ornés de la date du jour inscrite à la craie et leurs cartes suspendues au mur.
rêta dans sa course. Elle releva sa jupe pour mesurer l’étendue des dégâts
et, sous prétexte de s’apitoyer, avec son air doucereux et ses manières glissantes, profita de la situation pour flatter par-devant, du bout de ses doigts glacés, le renflement de son pubis. Un
peu plus loin, à l’entrée des dortoirs, sœur Lindsey, ravie de ce tête à tête discret et fortuit, du même ton sucré de fausse compassion,
en fit autant avec plus d’insistance encore.
e la pièce, les mains dans le dos. Derrière son bureau, Mrs Whitfield avait
reculé sa chaise et tenait encore allongée en travers de ses genoux, culotte baissée, une jeune élève de quatrième qui pleurait à gros sanglots, les fesses écarlates. Celle-ci reçut l’ordre de se
relever et d’aller se mettre au coin dans l’antichambre, les mains sur la tête.
visage de la surveillante générale quand elle reconnut Josie. Celle-ci lui
tendit le petit mot de son professeur de mathématiques. Elle le lut attentivement puis lui fit signe de contourner son bureau afin de l’attirer contre elle. En même temps qu’elle la réprimandait
(« Alors, Mademoiselle, on ne tient aucun compte des observations de ses professeurs ! »), sa main erra sur ses jambes nues (« La fessée ne vous fait plus rien ? »). Elle sentit ses ongles
griffer sa peau en remontant le long de ses mollets (« La règle plate non plus ? ») et ses doigts continuer à progresser sous sa jupe (« Vous avez raison, ce n’est plus de votre âge. »), la
forçant à écarter les jambes afin de caresser à loisir la face interne de ses cuisses (« Vous êtes maintenant trop grande ! ») et, se faufilant sous l’élastique de sa petite culotte, de
s’insinuer entre les bouclettes rousses de sa toiso
n naissante (« Oh oui, beaucoup trop grande ! »).
ûre ! [Josie, terrorisée, n’osa pas faire obstacle aux doigts qui
poursuivaient leur chemin et écartaient maintenant ses lèvres intimes pour la tripoter plus à leur aise.]
vite !
en grand la fenêtre de son bureau afin que tout un chacun dans les étages, de l’autre côté de la cour, puisse assister à la scène. Elle se dirigea
ensuite vers un coin de la pièce tendu d’un rideau de velours rouge qu’elle tira avec solennité. Apparut alors un assortiment très complet d’instruments de pénitence pendus avec le plus grand
soin, chacun à son crochet. Il y avait là plusieurs modèles de cannes, de la plus souple à la plus rigide, des battoirs en bois et en cuir, des cravaches, des fouets, des badines, des courroies
de cuir, des verges en bouleau. Rien ne
manquait. Elle faillit se saisir de son instrument préféré, un martinet équipé d’un manche de petite taille, gainé d’un adorable tissu rose, et d’une dragonne permettant de le conserver au
poignet. Elle le trouvait facile à manier, vif et cinglant, parfait pour châtier les formes tendres et rebondies des jeunes filles dissipées. Mais compte tenu de la gravité des circonstances et
de l’âge de Josie, elle jeta finalement son dévolu sur un instrument plus frappant, une lanière de cuir large et épaisse, entaillée en forme de trident à son extrémité.
s en supplie !
s la tentation de les resserrer !
ps. Son naturel indiscipliné reprit rapidement le dessus et le cours de musique du jeudi matin, parenthèse de plaisir dans sa vie maussade, fut à nouveau le prétexte à l’un de ces chahuts
monumentaux dont elle avait le secret. Elle fut donc sanctionnée et comme c’était là sa troisième punition en moins d’un mois, le règlement intérieur exigeait qu’elle aille rendre compte de sa
conduite en fin de semaine à Mère Mary Beverly, la Supérieure de l’établissement.
ou activités sportives. Josie, membre émérite de l’équipe de hockey, consacrait
habituellement ses loisirs à l’entraînement. Ce jour-là cependant, elle dut quitter le terrain plus tôt que prévu et regagner au plus vite "Old Main", le bâtiment principal du collège,
pour se présenter à l’heure à la convocation qui lui avait été fixée.
de son cœur, le coton fin de son polo montait et redescendait en épousant les contours fermes de sa poitrine.
Toute élève qui avait le malheur de s’y asseoir savait qu’elle finirait très
vraisemblablement en travers de celle-ci pour recevoir la correction et, pis encore, qu’ensuite, le postérieur en feu, elle devrait en supporter le contact ferme et glacé pendant tout le temps
que durerait le sermon implacable de Mère Mary Beverly.
contre elle. La Supérieure était plongée dans la lecture de son carnet de conduite où les punitions de la semaine avaient été scrupuleusement notées par ses professeurs et
accompagnées de commentaires sans indulgence. Un silence de plomb enveloppait la pièce. Josie pouvait entendre son cœur battre et ses oreilles
siffler.
genoux, dosant instinctivement la force
nécessaire pour que son élève se retrouve en déséquilibre, le postérieur bien en évidence, la tête penchée en avant et les jambes en l’air. Josie tenta de se défendre mais le bras ferme de la
Supérieure entoura immédiatement sa taille pour l’empêcher de réagir. Elle se sentit tout à coup vulnérable.
C’est précisément la sensation que Mère Mary Beverly souhaitait lui faire ressentir
quand elle releva le pan de sa jupe pour le rentrer au niveau de sa ceinture. Recourbant ses doigts en crochet, elle les introduisit de part et d’autre sous l’élastique de sa petite culotte
moulante et abaissa celle-ci à mi-cuisses. Josie se mit à se tortiller et à se débattre. S’il y avait bien quelque chose qu’elle ne pouvait pas supporter, c’était d’être déculottée pour recevoir
la fessée. A chaque fois, elle éprouvait la déplaisante sensation de retomber plusieurs années en arrière, au temps où sa tante Antoinette la corrigeait après l'avoir surprise en train
de faire des bêtises.
Les premiers coups s’abattirent en cadence, lentement au début, comme si la supérieure s’échauffait progressivement. Le souffle coupé par la surprise et par la peur, Josie se
crispa et émit un léger halètement. Le rythme et la vigueur des coups ne tardèrent pas à s’accentuer. Rapidement ses jambes s’agitèrent en l’air comme si elle voulait distribuer des ruades à
gauche et à droite et des cris s’échappèrent de ses lèvres.
asse, à la jointure très sensible du haut des cuisses, ce qui la fit pousser des hurlements encore plus aigus, comparables à ceux d’une fillette.
la regarda se tortiller d’un pied sur l’autre, tendue sur la pointe des orteils, en proie à une agitation désordonnée qui eut pour résultat, à son grand désespoir, de faire glisser sa petite
culotte encore plus bas, autour de ses chevilles. Toute son attention était maintenant concentrée sur l’ordre imminent qui lui enjoindrait de remonter celle-ci, donnant ainsi le signal de la
fin de ses épreuves. Mais cet ordre ne vint pas. A la place, Mère Mary Beverly s’avança vers elle et posa sa main sur son épaule.
de faire un pas en avant. En clair, cela signifiait qu’elle n’était pas autorisée à renfiler sa petite culotte. Il fallait en déduire que la punition allait continuer et que la
Supérieure avait prévu une suite. Elle n’allait tout de même pas lui administrer une deuxième fessée ! Lentement elle leva un pied puis l’autre afin de dégager ses chevilles et, prête à éclater
en sanglots une nouvelle fois, elle se figea dans la contemplation hébétée de sa lingerie maintenant étalée en toute impudeur à même le sol. Sans le moindre signe de pitié et en la poussant dans
le dos avec un instrument dur qui avait la consistance du bois, la Supérieure fit avancer Josie jusqu’à son bureau.
oir en bois, un « paddle », dont Mère Mary Beverly prit un malin plaisir
à vanter les qualités. Il s’agissait d’un modèle épais et long d’une quarantaine de centimètres, fabriqué sur mesure par la maison Fletcher & Harriman, fournisseuse officielle des
collèges. Percé à intervalles réguliers dans sa partie la plus évasée d’une double série parallèle de cinq larges trous circulaires, il était terminé par un manche ergonomique permettant une
prise en main confortable. Sa structure en bois de chêne lui garantissait une dureté et une lourdeur sans égales. Le fabricant ajoutait que l’équilibre de l’ensemble était calculé pour éviter
toute fatigue au niveau du poignet et que les perforations lui conféraient une force de frappe supplémentaire (« an extra bite »). Avec un sens de l'humour très particulier et
qui n'appartenait qu'à elle, elle l'avait surnommé "the board of
education".
, et après avoir balayé l’espace d’amples mouvements de moulinet, rectifia
imperceptiblement ses marques pour s’assurer une position idéale. Josie ferma les yeux. Elle sentit le paddle s’élever, s’immobiliser un bref instant en l’air, puis émettre un sifflement
caractéristique au travers des perforations et retomber avec un bruit mat sur ses rondeurs encore chaudes de la fessée précédente. La sensation qu’elle éprouva alors correspondait très
précisément à ce que la supérieure venait de lui exposer. Une chaleur persistante, tenace, contenue, comme celle d’un feu qui couve sous la cendre, prêt à s’enflammer à la moindre étincelle. Au
troisième coup, elle agrippa plus fermement le bord du bureau et se mit à gesticuler.
chhhh !!
ses membres l’avait rendue encore plus ajustée que d’habitude.
coudes posés sur le dosseret et les mains jointes, comme on le lui avait ordonné.
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