Alors que dans un joyeux brouhaha, les salons de Hedley bourdonnent des conversations des invitées qui continuent à échanger avec gourmandise les meilleures recettes pour dresser leurs esclaves, la comtesse Rimanska entraîne son amie Alexandra à l’écart et lui propose une visite privée de ses « écuries ». L’invitation, ponctuée d’un clin d’œil furtif, soulève un vif enthousiasme. Les deux femmes conviennent qu’il serait dommage de priver Béatrice de ce divertissement. Dans le regard de l’autre, chacune peut lire ce qu’elle devine. Pour Alexandra, la vision rafraîchissante d’éphèbes magnifiques, solidement membrés, soumis à des tourments raffinés, alliée aux vertus « pédagogiques » d’une telle promenade pour sa jeune soubrette (« Il lui reste encore tellement de choses à apprendre ! »). Pour Irina, le plaisir de montrer sa « collection » à une connaisseuse et de pouvoir ajouter au supplice de ses étalons en paradant devant eux en compagnie de ses deux charmantes invitées.
Elle enfile un manteau de tsarine en brocart et fourrure tandis que Lady Alexandra glisse sur ses épaules un châle en soie sauvage bordé d’organdi. Béatrice restera nue, tirée en laisse, mais pour une fois, on la dispensera de marcher à quatre pattes afin qu’elle ne se blesse ni aux genoux ni aux mains durant le trajet, le long de la sente de buis taillés qui les sépare des communs. Omar et Ali ferment la marche, retenant à bout de bras les deux dogues puissants qui avancent en grognant, le cou tendu et la langue pendante. La soubrette hâte le pas en sentant leur souffle chaud picoter le haut de ses cuisses, comme s’ils s’apprêtaient à se jeter sur elle pour n’en faire qu’une bouchée.
Un grand portail en bois condamne l’entrée des écuries. Irina est seule à en conserver la clé. Le bruit de la serrure, amplifié par le grincement des gonds, résonne sous les voûtes de pierre. De part et d’autre d’une large allée centrale s’alignent une série de boxes devant lesquels les selles couvertes de daim blanc et les bottes noires, raides et lustrées, attendent leurs cavalières. Au mur et dans un ordre impeccable, pendent une profusion de harnais, de mors, de courroies, de brides rehaussées de soleils d’or, de sangles, de colliers, de guides, de fouets et de cravaches. Matières nobles respirant le luxe sans ostentation. L’air est imprégné d’une fragrance chaude et dense. Celle du cuir, à la fois sombre et animale, noble et féline, douce et veloutée, exhalant une sensation de confort immédiat, de bien-être, comme la caresse d’une peau de chamois sur la joue.
Au-dessus de chaque box, une plaque en cuivre est gravée au nom de son occupant, accompagnée des médailles et trophées qui lui ont été décernés. Europerv - Amsterdam - 2000. Venice Bitch - Santa Monica - 2001. Sex Toy - Torture Garden - Rubber Ball - London - 2002. Miss Copacabana - Rio de Janeiro - 2003. Cojones de oro - Ibiza - 2004. Mister Sex - Soirée Demonia - Paris - 2005.
Parfois, la porte qui l’enclot est restée ouverte, laissant apercevoir un valet en veste rouge à boutons dorés et casquette à visière noire occupé à retourner la paille à grands coups de fourche. Si Wenceslas n’est pas à sa place, c’est parce qu’il est de service au château. Sergueï n’a pas eu cette chance. Il vient d’arriver. La comtesse en a fait l’acquisition il y a tout juste quinze jours lors d’une vente aux enchères. Un coup de foudre. Une occasion unique. Très jeune. Fringant. Impétueux. Sauvage. Beau comme un dieu grec avec ses boucles brunes et son regard de braise. Une queue magnifique. Mais indépendant. Rebelle. Arrogant. Il va falloir le dresser. Irina s’en réjouit à l’avance. Elle adore qu’on lui résiste. Pour le moment, il n’est pas encore présentable. Chaque matin, après avoir tenté à grand peine de l’amadouer, il est conduit au manège où il doit tourner des heures durant au bout d’une longe attachée à la base de son pénis.
Omar et Ali restent sur le seuil tandis que les trois femmes s’introduisent à l’intérieur du bâtiment. Leurs talons retentissent sur les dalles de pierre. Quand elles s’arrêtent, un silence impressionnant reprend possession de l’espace, à peine troublé, de temps en temps, par le sifflement d’un fouet, le bruit sourd d’un battoir, le cliquetis d’une chaîne ou le gémissement d’un occupant.
En voilà justement un qui passe la tête à mi-hauteur, au-dessus de sa porte, les yeux brillants, le regard fiévreux, comme s’il enrageait d’être tenu à l’écart de la fête. Irina libère le verrou, pénètre dans le réduit et effleure son front du plat de la main. La caresse est destinée autant à l’apaiser qu’à le faire reculer. Comme aux autres, on lui a entravé les mains dans le dos. Il en frémit d’excitation. Des soubresauts nerveux parcourent sa peau. Ses yeux s’embuent d’une sorte d’émoi amoureux.
- Je leur interdis de se donner du plaisir mais ils finissent toujours par se frotter contre le bat-flanc !
Avec l’œil sévère et pointu d’une experte qui sait évaluer d’instinct l’état général d’un athlète de haute compétition, elle lui tâte la croupe, lui griffe le flanc du bout de ses ongles pointus, lui flatte l’encolure, lui caresse le poitrail, lui écarte les jambes. La présence des deux autres femmes le pousse à un point d’exaspération proche de la frénésie. Le centre de son désir est tendu et raide comme un énorme gourdin.
- Je le monterai demain, ça le calmera !
Les trois femmes s’éloignent. Devant son box, Léonid reçoit les soins de deux lads qui le lavent et l’étrillent avec empressement. Dans un nuage de vapeur, de grandes bassines d’eau chaude ruissellent sur son corps musclé, bientôt suivies d’une friction énergique à quatre mains. Les gants de crin passent et repassent avec insistance à l’endroit de l’entrejambe. Léonid grimace, s’agite et martèle le sol avec ses sabots. Il faut souffrir pour être beau. Encore quelques instants de patience. Après le peignage de la crinière et de la queue, puis le lustrage final, on le reconduira à sa litière.
Dans le box suivant, Dimitri est immobilisé sur le dos par des courroies en cuir sur une grande table de chêne massif, poignets et chevilles écartelés. Comme il était rétif, il a aussi fallu le sangler au niveau de la taille et des cuisses, et même le bâillonner. Ses yeux fulminent. La jeune paysanne qui le prépare n’y prête aucune attention et agite son blaireau dans un plat à barbe rempli de mousse à raser. Il semble que ce soit là l’unique travail qu’on lui ait confié. Mais elle l’exécute à la perfection et avec un petit air pervers propre à son âge. Ils ont beau trépigner et se démener dans tous les sens, ils finissent tous par passer entre ses mains. Elle adore les voir rougir de honte ou de colère et soutenir leur regard pendant que ses doigts agiles soulèvent leur sexe pour le badigeonner avec application.
- Comme d’habitude, Jeanne, rendez-le moi rutilant comme un sou neuf !
Lady Alexandra sourit. Ce spectacle la ramène loin en arrière, au début de l’apprentissage de Béatrice, quand il fallait l’attacher elle aussi pour lui épiler le sexe et que confortablement installée dans son fauteuil en face d’elle, elle la contemplait se débattre d’un air attendri, telle une petite panthère prise au piège, tandis que George, trop heureux de l’aubaine, concentrait tout son talent à faire glisser le rasoir sur les reliefs de son intimité.
Lady Alexandra et la comtesse Rimanska poursuivent leur visite en prenant soin de s’arrêter devant chaque stalle, comme si elles allaient y découvrir une nouvelle scène de théâtre en miniature, avec son décor, ses personnages et ses accessoires.
Justement, dans le box d’à côté, réservé aux élèves indisciplinés, Carl a été mis en pénitence. Il a reçu le fouet et ses cuisses sont encore zébrées de marques rouges. Après l’avoir soulevé, deux valets lui ont plaqué le dos contre une croix de Saint-André et l’ont fait redescendre sur l’énorme phallus dressé verticalement à l’intersection des deux montants. Ses pieds ne touchent plus le sol et tout le poids de son corps est suspendu à cette tige épaisse qui l’empale jusqu’au fond des reins. Ses jambes ont été largement écartées et repliées en arrière, les chevilles ligotées de part et d’autre sur la traverse de la croix. Pour parachever son supplice, un laçage de cuir, auquel est suspendue une paire de poids en fer, lui maintient les testicules très serrés contre son pénis en érection. Gonflé et parcouru de pulsations, celui-ci a pris une teinte violacée.
Irina s’approche, lui caresse la joue et dénoue les liens qui lui entravent la queue. Libérée, cette dernière se met à trembler et à palpiter comme un oiseau captif. Dimitri se contorsionne sur la croix tandis que le poids de fer se balance sous son pénis turgescent et que ses fesses se soulèvent et se contractent sur l’épais phallus de bois.
Non loin de là, tout au fond de l’allée centrale, un pilori est dressé sur une estrade. Grégoire s’y trouve en pénitence depuis la veille, sans boire ni manger. Deux grosses pièces de bois, avec un trou pour le cou et deux pour les poignets, sont refermées sur lui. Le puni est installé comme à quatre pattes, mais la tête placée un peu plus bas que les épaules. Il présente aux visiteurs de superbes fesses, zébrées de rouge, car toutes les heures, un palefrenier passe lui administrer le fouet. Par-derrière, ses chevilles, retenues par deux anneaux métalliques à une barre de fer fixée sur le plancher, lui maintiennent les jambes largement écartées. Avec sa petite rondelle plissée, ses bourses gonflées et son pénis d’une taille respectable, son intimité est parfaitement exposée. On peut difficilement imaginer une position plus humiliante.
Les deux femmes font une pause pour prendre le temps d’admirer ce beau mâle aux fesses rondes et musclées. Le pilori n’est pas trop élevé… juste à la bonne hauteur. La comtesse adresse un clin d’œil à son amie et fait signe à ses deux Nubiens d’approcher. Arborant un large sourire qui découvre une dentition éclatante, Omar a vite fait de comprendre le message. En un tour de main, son énorme mandrin, pointé droit vers la rosette du supplicié, est prêt à entrer en action.
- En levrette, Maîtresse ?
- Oui, Omar, prends-le. Prends-le comme une femme. Besogne-le lentement, fais-le gémir et supplier. Je veux qu’il sente ton engin aller et venir en lui de tout son long, entrer, sortir, puis le pénétrer à nouveau. Retiens-toi. Fais durer sa peine autant que tu le peux, jusqu’à ce qu’il finisse par être entièrement à toi. Et quand tu seras vidé de tout ton plaisir, Ali viendra te remplacer.
- Bien, Maîtresse.
Tout à leur visite, les deux amies n’ont pas remarqué l’absence de Béatrice. Contrariée, Lady Alexandra se retourne et balaie les lieux du regard. Personne. Sa soubrette a disparu. Elle ne doit pas être bien loin. On l’appelle, en vain. La recherche est longue. Irina finit par la trouver, guidée par les gémissements réguliers qui s’échappent d’un box, tout là-bas, à l’extrémité de la rangée. Elle fait signe à Lady Alexandra de s’approcher en silence. Le spectacle mérite qu’on s’y attarde. Leur tournant le dos, Béatrice est à genoux devant Mathias, un grand gaillard nu, les poignets attachés à un anneau fixé au mur et les pieds entravés par une longue barre métallique qui l’oblige à garder les jambes largement écartées. Les grimaces qui animent son visage ne laissent aucun doute sur le traitement qu’il est en train d’endurer.
- C’est plus fort qu’elle, dès qu’elle voit une bite quelque part, il faut qu’elle se jette dessus !
Tandis qu’elle lui masse ses attributs d’une main, la soubrette se concentre sur le gland énorme tendu à sa hauteur. Aucun homme n’a jamais pu résister au contact de sa langue, rugueuse comme celle d’un petit chaton. Elle l’embouche à peine et le suce doucement en déplaçant ses lèvres tout autour de la couronne, comme une boule de glace qui ne doit pas s’amollir trop vite ni se mettre à couler le long du cornet.
Émoustillées, les deux femmes se poussent du coude et l’observent progresser jusqu’aux ultimes soubresauts avant la délivrance finale. Béatrice, sentant leur présence, finit par se retourner, les lèvres dégoulinantes d’une liqueur blanchâtre et épaisse qui s’égoutte entre ses seins.
- Attends un peu, petite débauchée, tu vas voir ce qui t’attend lorsque nous serons revenues au château !
- [Irina] Une bonne leçon, c’est tout ce qu’elle mérite !
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