Béatrice ou l'éducation d'une jeune soubrette
En posant sa serviette à côté de son assiette, Lady Alexandra donne discrètement le signal de la fin du dîner. Elle est satisfaite et soulagée. Le repas s’est déroulé sans la moindre fausse note dans une atmosphère conviviale et chaleureuse. Le reste de la soirée devrait se passer à l’avenant. Les invités se lèvent. Les dames, ravies de pouvoir bavarder entre elles, retournent dans le grand salon, tandis que les messieurs, habitués à se retrouver de leur côté, se dirigent vers la salle de billard. La maîtresse de maison en profite pour s’éclipser quelques instants dans son boudoir.
- Je suis fière de toi, Béatrice, c’était très bien, mais ce n’est pas fini, tu vas maintenant aller servir le café et les digestifs à ces messieurs.
- Avec Blandine ?
- Non, avec personne, il va falloir que tu te débrouilles toute seule comme une grande.
- Mais, Madame… !
- Il n’y a pas de « Mais, Madame », tu obéis, un point c’est tout, et tu commences par te déshabiller.
- Parce qu’en plus, il faut que je fasse le service en petite tenue ?
- Tais-toi, insolente, tu veux que j’appelle George pour qu’il s’occupe de toi ?
- Oh non, Madame ! [Béatrice s’approche de sa maîtresse. Elle n’a conservé que ses escarpins noirs à talons hauts. Sa poitrine triomphante découvre deux superbes mamelons dressés.]
- Toi qui aimes tellement le maquillage, tu vas être servie. Je vais faire de toi la reine de la nuit. Éblouissante comme un feu d’artifice, rayonnante comme une pluie d’étoiles.
Lady Alexandra commence par faire scintiller sa soubrette des pieds à la tête en l’aspergeant d’un voile de poudre pailletée d’or. Puis elle accentue le côté rebondi de ses pommettes et de ses paupières avec des fards à effet glamour, des pépites irisées, enluminées comme des bonbons parfumés à la fraise, et ourle ses cils avec un mascara perlé de reflets polychromes.
- C’est magnifique !
- Attends, j’ai oublié quelque chose d’essentiel, la bouche. La bouche, c’est le centre du désir.
Elle redessine son contour et l’agrandit au crayon en commençant par le « v » de la lèvre supérieure, puis la maquille avec un pinceau en dégradant la couleur vers l’intérieur, avant de parachever l’ensemble par une couche de gloss délice à la brillance vinyle.
- Il faut qu’elle soit d’un rouge intense. Gourmand. Pulpeux. Ardent. Magnétique. Torride. Incandescent. Qu’on ne voie plus qu’elle !
- Mais, Madame, qu’est-ce que vous faites ?
- Un maquillage intégral, ma belle, c’est ton corps tout entier que je m’apprête à offrir à mes invités comme le plus beau des cadeaux. Pour provoquer leurs regards. Pour exciter leurs sens. Pour leur plaisir et pour le mien. Je veux entendre sauter les boutons de braguette quand tu entreras dans la pièce !
Elle rosit la pointe et l’aréole de ses seins, teinte ses lèvres intimes d’un brillant nacré à effet mouillé, applique deux légères touches incarnates en arrondi sur le haut de ses fesses et termine en vaporisant longuement un parfum capiteux à l’endroit de ses aisselles et de son pubis, dans le sillon sous ses seins, entre ses cuisses, au creux de ses paumes et de ses reins.
- Voilà, c’est parfait, remets juste ton petit tablier, il cache à peine l’essentiel, ça va les échauffer encore plus ! [Lady Alexandra ordonne minutieusement par-derrière la rosette blanche sur ses rondeurs fermes] Maintenant, prends ton plateau, bombe la poitrine, tends les fesses et suis-moi !
La maîtresse de maison précède sa soubrette et la laisse pénétrer dans la salle de billard, où l’on entend, dès l’entrée, caramboler les boules d’ivoire.
- Messieurs, je vous la confie, prenez-en bien soin !
Une dizaine d’hommes lèvent les yeux en même temps. Les joueurs esquissent un sourire en poussant leurs queues. La lumière crue des lampes, rabattue sur le tapis vert, laisse flotter une ombre tout autour. Il règne dans la pièce une odeur puissante de tabac et de cuir. Lady Alexandra ne s’était pas trompée, l’apparition de Béatrice n’a pas manqué de produire son effet. Quelques instants seulement ont suffi pour que les braguettes se tendent. Ceux qui se tiennent debout près de la cheminée adressent des clins d’œil de connivence à ceux qui, installés dans de confortables fauteuils club, ont interrompu leur lecture. La soirée prend subitement une tournure beaucoup plus intéressante.
- Approche, ma jolie, pose ton plateau, n’aie pas peur, nous serons plus à l’aise pour bavarder !
L’homme qui s’adresse à elle en la fixant avec intensité exhibe la clé de la porte qu’il vient de fermer à double tour. Il fait disparaître celle-ci ostensiblement dans la poche de son gilet, signifiant pas son geste que toute tentative de fuite serait irrémédiablement vouée à l’échec, puis s’assied et, la saisissant par le poignet, la fait basculer sur ses genoux, le poids du corps en avant, les cuisses tendues et les jambes en l’air.
- C’est à peine si nous nous sommes vus pendant le dîner, il est grand temps que nous fassions plus ample connaissance !
Un doigt puis deux s’insinuent par-devant. Flattent le renflement moelleux du sexe. Sensation agréable et douce. Épilation satin. Décidément, Lady Alexandra est allée au-devant de leurs moindres désirs. Ils trouvent facilement leurs repères et s’aventurent dans les replis de son intimité. La soubrette se mordille les lèvres. Elle ne tarde pas à pousser des soupirs et des petits gémissements de plaisir.
- A la bonne heure, voilà une jeune fille qui ne fait pas de manières, je sens que nous allons nous entendre !
Une deuxième main se pose sur ses fesses, en flatte les courbes rebondies, puis les écarte et s’introduit à son tour au plus profond pour la doigter en cadence avec celle qui la pelote par-devant.
- S’adressant au groupe, à la cantonade : je propose que nous commencions par la fesser, ça lui donnerait des couleurs, elle est un peu pâlotte.
La main droite s’élève, puis s’abaisse, lentement au début, en veillant à ce que la douleur se diffuse complètement avant de recommencer, plus rapidement ensuite, s’appliquant à donner à l’ensemble une coloration uniforme, depuis le bas du dos jusqu’au haut des cuisses, sans négliger les côtés. Le rose tendre vire progressivement au rouge, puis à l’écarlate. Pendant ce temps, la main gauche continue de la lutiner par-devant, l’index et l’annulaire écartant en triangle la corolle de ses lèvres pour laisser, telle une abeille, le majeur butiner le nectar au centre de la fleur.
- [Béatrice] Oh oui, ouiiii….encore !!!
- [L’homme assis prenant à témoin son voisin] C’est incroyable, Lady Alexandra m’avait vanté les vertus de sa méthode mais j’avais du mal à la croire. Celle-ci est pourtant très simple : dès le premier jour de son dressage, elle a pris soin de la caresser systématiquement par-devant pendant qu’elle la fessait afin de provoquer une habitude, de telle sorte que notre jeune demoiselle associe désormais la douleur au plaisir et inversement.
- Comme si l’une ne pouvait pas aller sans l’autre !
- Exactement ! C’est devenu pour elle une sorte d’automatisme, de réflexe conditionné !
Alors puisqu’elle en redemande, pourquoi l’en priver ! La fessée se prolonge encore plusieurs minutes. La soubrette se trémousse et agite ses jambes en l’air mais l’homme qui officie la serre solidement et l’empêche de se protéger avec les mains. Autour du billard, le jeu s’est momentanément interrompu. Les hommes sont ravis. Ils ne sont pas les seuls. Derrière une toile accrochée au mur - une œuvre attribuée à Boucher représentant Aminte délivrant Sylvie surprise par un satyre - et habilement percée à l’emplacement des yeux des personnages, la maîtresse de maison et George, son majordome, ne perdent rien du spectacle qui se joue de l’autre côté de la cloison.
Légèrement à l’écart, d’autres invités suivent la scène, leur verre ballon à la main, tout en réchauffant d’un geste lent et circulaire la robe ambrée d’une fine champagne ou d’un armagnac hors d’âge. La fessée terminée, l’un d’eux s’avance :
- Tenez, Mademoiselle, buvez donc un peu pour vous remettre !
Cadeau empoisonné. L’innocente obéit sans réfléchir, avale une grande gorgée comme si on lui offrait un verre d’eau minérale, et manque subitement de s’étouffer. Sa gorge la brûle, sa vue se trouble, sa tête se met à tourner. Elle sent le sol se dérober sous ses pas. Trop tard, elle aurait dû faire plus attention. Mais on ne lui laisse guère le loisir de se reprendre.
- Maintenant, à genoux, ma belle !
L’ordre est lancé par deux jeunes hommes grands, souples et sportifs, à la chevelure noir corbeau, qui se tiennent debout, côte à côte, devant elle. De leur braguette ouverte s’échappe un membre proéminent, tendu au garde-à-vous et soutenu par une paire de testicules énormes. Le message est clair, ils attendent d’elle qu’elle les masturbe. Béatrice obéit, en rythme, une verge dans chaque main. Elle a acquis dans cet exercice une maîtrise inégalée. Le coup de poignée souple mais énergique, le tempo progressif, la manière de soupeser les bourses, de les palper par-dessous, de dégager délicatement le gland, de le titiller, de faire aller et venir le pénis, de le retenir en arrière jusqu’à le sentir se durcir et gonfler entre ses doigts. Les hommes se mettent à gémir. Celui de gauche a, semble-t-il, un temps d’avance. Béatrice comprend qu’elle doit ralentir l’allure d’un côté pour l’accélérer de l’autre afin de les amener au plaisir en même temps. Perfectionniste. Elle y réussit. L’explosion finale est grandiose. En jets puissants et simultanés, deux salves impressionnantes s’échappent. Elles inondent son visage, éclaboussent ses joues, se répandent le long de son cou et ruissellent entre ses seins.
Le spectacle suscite des envieux. Deux autres hommes se présentent à leur tour. Béatrice feint de s’étrangler lorsqu’elle découvre, sortant de leurs tourelles, deux affûts de canon monstrueux en position de tir. Mimer l’extase pour les flatter. Des proportions jamais vues. Une défense colossale, plus solide que le mur de l’Atlantique. Elle s’amuse à appuyer sur la pointe des glands jusqu’à ramener les engins à l’horizontale pour les voir rebondir vers le haut. Sa maîtresse a bien fait de ne pas lui couper les ongles. Rien de tel pour agacer les testicules. Le sourire mutin qu’elle leur adresse par-dessous ne fait qu’attiser davantage leur envie. Ils sont à point. Accélérer pour conclure. Le résultat ne se fait pas attendre. C’est agréable de se faire obéir. Les deux hommes arc-boutés se déchargent en même temps dans un dénouement superbe, digne des grandes eaux dans le parc du château de Versailles. Béatrice recueille avec soin leur semence dans un verre, approche les lèvres et en déguste lentement le contenu, les yeux fermés, avec délectation.
- Je préfère les liqueurs pour dames, ça a plus de goût !
Ce trait d’esprit fait sourire. Pas pour longtemps. Car à peine s’est-elle relevée qu’un colosse la saisit par la taille et l’étend sur le billard, le dos posé sur le feutre vert, les reins tout contre le bord, les cuisses écartées et les jambes pendantes dans le vide. Elle se débat, se tord dans une tentative désespérée pour se libérer, pendant que les doigts de l’homme lui décollent les lèvres afin de les ouvrir toutes grandes, et se referment sur son clitoris, allant et venant jusqu’à ce qu’elle soulève les hanches en se cambrant malgré elle. Son visage est bouillant. Elle sent son nodule de chair durcir, grossir et déborder du pouce et de l’index qui le retiennent.
- Permettez, mon cher, juste un instant !
Son voisin, sur le point d’allumer un énorme cigare - un double Corona de Montecristo -, en introduit délicatement l’extrémité entre les lèvres gonflées et moites de la soubrette, puis l’enfonce davantage et le fait tourner quelques instants entre ses doigts, avant de le retirer, humide, pour le porter, d’abord à ses narines, puis à sa bouche, dans un geste d’extase.
- Cette petite vicieuse a l’air d’apprécier les gros cigares, vous avez vu comme ça la fait saliver !
Le colosse se penche sur son entrejambe. Sa bouche se colle sur le renflement de chair d’où part la corolle intérieure, l’enflamme brusquement, puis le quitte pour laisser la pointe chaude de sa langue l’embraser davantage. Elle gémit de plus belle quand les lèvres la reprennent, sentant durcir et se dresser la pointe cachée qu’une longue morsure aspire et ne lâche plus. Son corps lui échappe. Le sang pulse à ses tempes. Ses hanches se relèvent encore plus haut, s’offrent encore un peu plus, quand le membre dur de l’homme vient s’appliquer contre elle.
- Attends ma belle, tu n’as encore rien vu, je vais te montrer ce qu’un champion de billard sait faire avec sa queue !
Le sexe la pénètre d’un coup. Il la remplit tellement à fond que le buisson pubien humide et chaud vient se souder à elle. L’homme la soulève. Elle se retrouve suspendue à son cou, les jambes serrées autour de sa taille. Il la besogne, la fait aller et venir sur sa queue qui s’enfonce en elle, la soulève à nouveau, avant de la forcer à redescendre sur toute la longueur de son organe. Elle ne sent plus rien que les secousses des explosions de plaisir qui déferlent dans ses reins, sa bouche cramponnée à la sienne, et son corps, tendu, en état d’apesanteur, soulevé, redescendu, soulevé, redescendu, jusqu’à ce que l’orgasme vienne déchirer le silence de son cri. A l’instant où elle croit que tout va être terminé, il se décharge en elle. Elle l’entend pousser un gémissement du plus profond de sa gorge. Ses hanches se figent avant de la chevaucher dans une cavalcade de va-et-vient frénétiques.
Des applaudissements nourris viennent saluer la performance du héros et de sa partenaire. Entourée, félicitée, celle-ci, les yeux embués, recouvre lentement ses esprits et esquisse un sourire. Son esprit est ailleurs. Elle continue à coulisser le long de cette tige interminable. A sentir ses lèvres enfler, son clitoris palpiter comme un petit cœur, et sa chair fourmiller autour de la pointe de ses seins.
- Encore un effort, Mademoiselle, nous n’allons tout de même pas nous arrêter en si bon chemin !
On lui enjoint de se mettre à quatre pattes sur une table basse, les reins cambrés, les cuisses écartées. Deux hommes, le pantalon descendu sur les chevilles, se tiennent debout devant elle, leur engin dressé, dilaté, turgescent.
- Regardez-moi cette bouche, comme elle est accueillante !
- Le modèle de luxe !
- Et biplace, par-dessus le marché !
Le premier lui écarte les lèvres avec ses doigts, et, lui exhibant son pénis durci, le lui enfile dans la gorge d’une poussée rapide. Le second suit le même chemin. Elle se met à pomper les deux membres avec application, les yeux baissés, les pommettes rouges et les joues gonflées. Concentrée sur son exercice mais demeurée vulnérable, elle n’imagine pas un seul instant qu’on puisse aussi s’intéresser à elle par-derrière. Elle a tort. Un troisième membre, rigide comme une barre d’acier, à l’égal des deux autres, vient se plaquer entre ses fesses. Et comme elle continue à se tortiller, on a tôt fait de la rappeler à l’ordre :
- Mais arrête donc de bouger, tu avances et tu recules, comment veux-tu que je t’enc…….. ?
Les exercices d’assouplissement ne se sont pas avérés inutiles. Juste le bon calibre. Ni trop étroit, ni trop lâche. Avec cette petite résistance au moment de franchir la sublime porte qui excite tellement les hommes. Le dos de la soubrette se cambre, ses jambes se raidissent. Le membre s’introduit, entame un va-et-vient, la fend en deux, la soulève, tandis que par-devant, les deux queues énormes entrent et sortent entre ses lèvres, guidées par les mains qui lui retiennent la tête. Ses propres hanches pompent maintenant sans vergogne, liment, de bas en haut, de haut en bas, à la même cadence. Les coups de boutoir s’accélèrent contre ses reins. Les trois hommes s’abandonnent en même temps dans une explosion lente, profonde, dévastatrice.
- [le temps passant, Lady Alexandra finit par venir aux nouvelles] Tout va bien, messieurs, vous n’avez besoin de rien ?
Surpris, les hommes se lèvent d’un bond, pour partie en signe de politesse, mais sans doute davantage pour faire écran à la scène qui se déroule derrière eux. A travers la porte entrebâillée, on s’empresse de la rassurer :
- C’est parfait, chère amie, vraiment parfait, votre petite protégée nous comble d’attentions !
La maîtresse de maison se contente de sourire et repart, satisfaite, vers le salon des dames. Mission accomplie.