Béatrice ou l'éducation d'une jeune soubrette
Comme chaque matin, Béatrice s’est réveillée à l’aube. Elle a fait sans s’attarder une toilette sommaire dans le petit lavabo de sa chambre puis a revêtu sa tenue de soubrette avant de quitter les communs où elle loge et de se rendre au château afin de recevoir les ordres de sa maîtresse.
- Béatrice, les petits pas, ce n’est pas uniquement quand tu te trouves en ma présence et pour me faire plaisir, c’est en permanence dans la journée, même si je ne suis pas là, tu comprends ?
- Oui, Madame.
- Eh bien si tu comprends, fais-le. Blandine me dit que tu as fréquemment tendance à « oublier ».
- [Marmonnant] Oh celle-là, elle commence déjà à m’agacer.
- Tu as dit quelque chose, Béatrice ?
- Non, Madame.
- Je croyais [Sourire]. Béatrice, quand je te parle, je veux que tu te tiennes bien droite devant moi, les jambes serrées, les bras le long du corps, les mains tournées vers l’extérieur et les yeux baissés. Pense à faire ressortir ta poitrine et à tendre les fesses en arrière.
- Bien, Madame.
- Montre-moi comment tu es habillée.
Lady Alexandra procède à une inspection en règle de la tenue de sa domestique. Elle tourne autour de celle-ci, relève sa jupe par-devant et par-derrière afin de vérifier qu’elle porte bien les vêtements qu’elle lui a donnés, que rien ne manque et qu’aucun détail n’a été négligé (escarpins cirés, bas tirés, coutures droites, jarretelles tendues, chemisier boutonné, ongles propres, coiffure brossée…)
- Tu as vu ton tablier, il est tout de travers, tu vas me faire le plaisir de le remettre en place bien au milieu comme je t’ai appris à le faire.
- Bien, Madame.
- Et en plus, on dirait que tu t’es parfumée ?
- Presque rien, Madame, à peine deux gouttes d’eau de toilette.
- Béatrice, je te l’ai dit le jour de ton arrivée, je ne veux aucun parfum, aucune eau de toilette, aucun maquillage, rien. C’est bien simple, rien ! Tu n’as pas besoin de ça pour faire le ménage. Mais pour qui te prends-tu ? Pour une star de cinéma ?
- Oh oui, j’aimerais bien !
- Tais-toi donc et lève les bras ! C’est ce que je craignais, tu n’as rien fait, et tu crois que tu vas pouvoir rester comme ça, poilue comme un singe ? Tu t’imagines sans doute que c’est agréable à regarder ?
- Non, Madame.
- Je veux que tu t’épiles entièrement, tu m’as entendu, entièrement, les aisselles, les jambes, le maillot, tout ! Méfie-toi, je vérifierai, et si c’est nécessaire je t’épilerai moi-même, ou bien plutôt non, tiens, pour te faire honte, je te ferai épiler par George. Je suis sûre qu’il ne demandera pas mieux !
- Surtout pas, Madame, je préfère m’en occuper moi-même.
- Je te préviens Béatrice, tu seras examinée sous toutes les coutures chaque matin avant de commencer ton service et gare à toi si je décèle le moindre défaut !
- Bien, Madame.
- Maintenant, passons à ton travail. Tu as pris ton plumeau ?
- Oui, Madame.
- Alors c’est parfait ! Une soubrette sans son plumeau ne serait pas une soubrette, n’est-ce pas ? Pour le début, Blandine te montrera ce qu’il y a à faire. Par la suite, vous vous organiserez comme bon vous semble. Débrouillez-vous comme vous l’entendez, je ne veux surtout pas d’histoires entre vous.
- Bien, Madame.
- Je tiens à ce que ma maison soit parfaitement tenue, de la cave au grenier. Les meubles et le parquet doivent briller. Il faut que l’argenterie et la verrerie étincellent. Je veux des repas servis à l’heure, du linge lavé et repassé, des vêtements rangés avec soin, des lits propres et bien faits, des salles de bains nettes, des pièces aérées, des vitres propres…
- Bien, Madame.
- Pour commencer, montre-moi comment tu vas t’y prendre pour épousseter les pieds de ce fauteuil. [La soubrette, croyant bien faire, plie les genoux pour se trouver plus à son aise.] Non, pas comme ça, Béatrice ! Garde les jambes tendues et incline seulement le haut du corps. Oui, je sais, c’est fatiguant, mais tu y arriveras, et puis c’est beaucoup plus agréable à regarder ! [En se penchant, la soubrette offre la vision de ses cuisses nues, au-dessus de ses bas noirs, et les contours fermes de ses fesses rebondies.]
- As-tu pensé à enlever la poussière sur le dessus des cadres ?
- J’y ai juste pensé, Madame, mais je me suis dit que c’était trop haut et que de toute façon c’était inutile puisque que personne ne prendrait la peine d’aller voir.
- Eh bien justement, c’est ce qu’on va voir, au contraire. Quand je te donne un ordre, je te dispense de réfléchir, tu obéis, un point c’est tout. Grimpe immédiatement sur cet escabeau !
La soubrette se juche sur les plus hautes marches, exhibant largement le peu d’intimité qui lui reste encore à cacher. Lady Alexandra imagine intérieurement le profit qu’elle pourra à l’avenir tirer de cette situation en présence de ses invités.
- [Béatrice, désignant le cadre qu’elle est en train d’épousseter] C’est qui la grosse sur le tableau ?
- Tais-toi, petite impertinente, et épargne-moi tes commentaires ! Une domestique ne s’exprime pas comme ça dans ma maison. Bien plus, elle garde le silence et elle attend qu’on lui donne la parole !
- Bien, Madame.
- Alors au lieu de dire des bêtises, tu as vu les moutons de poussière sous la commode ? Tu crois sans doute que c’est moi qui vais les enlever ?
- Non, Madame.
- Eh bien, qu’attends-tu, paresseuse !
Béatrice se met à quatre pattes et se cambre au maximum sous le meuble afin d’en atteindre les recoins les plus inaccessibles. Cette position la contraint à exhiber les fruits appétissants de son décolleté, tandis que par-derrière, tendus à l’extrême, les bords de sa petite culotte se resserrent entre ses fesses.
- Continue, penche-toi bien, il en reste encore.
- Voilà, Madame.
- Et le dessus de la commode ?
- C’est déjà fait, Madame.
- Tu en es sûre ?
- Oui, Madame.
Lady Alexandra se lève et, du tiroir de son bureau, extrait un gant blanc qu’elle enfile d’un air solennel en ajustant soigneusement chaque doigt, puis se dirige vers la commode. Béatrice, embarrassée, ne quitte pas des yeux ce doigt impitoyable, cet instrument fatal, qui se met à parcourir méticuleusement le dessus du meuble et à soulever chaque objet. Son examen achevé, la maîtresse de maison se retourne lentement et, triomphante, brandit son doigt blanc sali par la poussière.
- C’est ça ce que tu appelles faire le ménage à fond ?
- Mais Madame, c’était à Blandine de le faire !
- Paresseuse et menteuse par dessus le marché, tu me déçois beaucoup, tu sais. Approche, je vais te faire passer l’habitude de me raconter des histoires !
Lady Alexandra déplace une chaise au centre de la pièce et ordonne à sa domestique de pencher le buste au-dessus du dossier, la forçant ainsi à garder les jambes tendues et à faire saillir le bas de ses reins. Elle relève ensuite la jupe de Béatrice le plus haut possible dans son dos et en glisse l’ourlet sous le cordon de son tablier.
- Tu maintiens toujours que c’est la faute de Blandine ? [Sans attendre la réponse de sa domestique, elle baisse sa petite culotte d’un geste sec]
- Oh non, Madame, excusez-moi, Madame, je vous ai menti.
- Aux menteuses, on donne le martinet, c’est tout ce qu’elles méritent ! Écarte les cuisses !
Introduisant sa main par-derrière, Lady Alexandra les sent moites de peur. Cette sensation l’excite. Elle dégage avec soin les lèvres du petit sexe gonflé et les caresse longuement du bout de ses doigts fins.
- Arrêtez, Madame, je vous en supplie !
- Ah non, tu ne vas tout de même pas continuer à me chanter le même refrain, je commence à en avoir assez de tes jérémiades !
La maîtresse de maison quitte la pièce un instant et revient en tenant à la main un bâillon en cuir rouge.
- Ouvre la bouche ! Plus grand ! Encore !
La grosse boule rouge finit par s’insérer entre les lèvres de la soubrette, contraignant celle-ci à tendre démesurément les joues et à écarter les mâchoires.
- A la bonne heure !
Lady Alexandra ajuste la sangle dans sa boucle métallique. Le bâillon est réglé. Juste à la bonne tension. Ni trop, ni trop peu. Les mouvements de protestation de Béatrice ne sont plus maintenant que des grognements étouffés. Un sourire satisfait éclaire son visage. Le dispositif est en place. Quelques pas sur le côté pour prendre le temps d’admirer ces petites fesses potelées qu’elle ne va pas tarder à faire rougir. Elle se saisit du martinet que George, son majordome opportunément sorti de l’ombre, lui tend sur un plateau, l’œil brillant.
- C’est pour ton bien, ma belle, un jour tu me remercieras.