Béatrice ou l'éducation d'une jeune soubrette

Après une longue mise en pénitence, au coin, culotte baissée, durant laquelle elle a eu tout le06 01 temps de méditer sur les conséquences de sa conduite, Béatrice est autorisée à se relever et à reprendre ses interminables allées et venues à travers le petit salon. Lady Alexandra ne la lâche pas une seconde des yeux.


- Ça y est, Madame, je crois que j'ai compris!

- Vous êtes bien toutes les mêmes! Avec Blandine, c'était pareil, une bonne fessée et comme par miracle, ça allait tout de suite beaucoup mieux après!

06 02- Ce n'est pas à cause de la fessée, Madame, j'avais compris avant!

- Parce que naturellement tu es plus intelligente qu'elle!

- Je n'ai pas dit ça, Madame.

- Non mais tu le pensais. En attendant, puisque tu crois avoir trouvé, montre-moi donc ce dont tu es capable.

- Bien, Madame.

- Traverse la pièce avec élégance...

- Comme ça, Madame?

- Continue... avec naturel et distinction... plus serrés encore les pas... oui... lève un peu les06 03 genoux... pas trop non plus, tu ne diriges pas une parade de majorettes !

- Je me sens plus à l'aise, Madame.

- ... attention au demi-tour... reviens vers moi.

- Alors Madame, vous êtes contente? C'est tout de même mieux, non?

- Le contraire serait étonnant, Béatrice, après tout le temps que tu as passé à t'entraîner! Quant à toi, Blandine, tu n'es pas obligée de faire des pitreries à son passage pour essayer de la faire trébucher!

06 04- Mais Madame!

- Je suis sûre que si elle pouvait me faire tomber, elle le ferait!

- Vous avez bientôt fini de vous chamailler!

- Ce n'est pas de ma faute, vous avez vu, c'est elle qui a commencé.

- [Blandine] Ne l'écoutez surtout pas, Madame, elle est jalouse comme une tigresse!

- En tout cas, je me débrouille sûrement mieux que toi à tes débuts!

- [Blandine] Qu'est-ce que tu en sais? Tu étais là06 05 peut-être?

- Avec tes pattes de girafe, tu devais avoir l'air fine !

- [Blandine!] Girafe toi-même!

- Mais Madame!

- [Blandine] Attends un peu, tu vas voir ce qu'elle te réserve, la girafe!

- Vous avez entendu, Madame, elle me menace!

- Si tu t'énerves, Béatrice, tu vas vraiment finir par chuter !

- Tais-toi, Blandine, et toi Béatrice, garde-toi de lui répondre, tu ne vois pas qu'elle essaie de te provoquer ?

06 06- J'ai parfaitement compris, Madame, mais qu'elle ne compte pas sur moi pour lui donner ce plaisir!

- Alors continue, contente-toi de regarder devant toi et ne t'occupe pas d'elle.

- Ça y est, Madame, je sens que le déclic s'est produit, vous allez me dire ce que vous en pensez.

- C'est mieux, Béatrice, légèrement mieux.

- Merci, Madame.

- J'ai dit «légèrement», Béatrice, tu peux encore beaucoup mieux faire. C'est une question de volonté. Si tu es vraiment décidée à réussir, tu réussiras. Pense à garder la tête bien droite... les06 07 yeux légèrement baissés... n'oublie pas de bomber la poitrine... et de cambrer les reins.

- Je suis contente, Madame!

- Et moi donc! Tu te rends compte du temps qu'il a fallu...

- Oui, Madame.

- ... de la patience dont j'ai dû faire preuve.

- Oui, Madame.

- La prochaine fois, je t'attacherai les poignets et les bras dans le dos...

- Vous pensez que c'est vraiment nécessaire, Madame ?

06 08- ... absolument! Cela t'obligera à trouver ton équilibre et à dégager encore plus le buste.

- Je n'en ai pas besoin puisque maintenant je peux me débrouiller toute seule !

- Béatrice, lorsque je te donne un ordre, il ne t'appartient pas de le discuter!

- Bien, Madame.

- Tu obéis, un point c'est tout! Ce n'est pas parce que tu viens tout juste - tout juste - de faire quelques pas à peu près corrects - et encore! - que tu peux te croire autorisée à en rester là.

- Bien, Madame.

- Tous les matins, je te donnerai des leçons de maintien et nous les poursuivrons aussi06 09 longtemps qu'il le sera nécessaire. Continue... tu es encore trop raide...

- Comme ça, Madame?

- Je veux quelque chose de plus fluide, de plus féminin. Tu n'es pas un automate. On dirait que je t'ai remontée avec une clé. Essaie de balancer un tout petit peu les hanches et les fesses... oui, c'est mieux... pas plus... reviens vers moi... n'exagère pas non plus... tu ne défiles pas pour la collection printemps-été de chez Dior !

- Bien, Madame.

06 10- Essaie plutôt de trouver le bon rythme... celui qui mettra le mieux ton corps en valeur...

- Oui, Madame.

- C'est agréable, non?

- C'est délicieux, Madame!

- Imagine que les hommes ont les yeux braqués sur toi... que les femmes sont jalouses...

- Oui, Madame!

- ... et prêtes à te gifler si elles le pouvaient!

- Oh oui!!!

- je veux entendre les boutons de braguette de ces messieurs sauter quand tu entreras dans le salon, tu entends?06 11

- Oui, Madame!

- Replie les bras devant toi comme si tu portais un plateau...

- Comme ça, Madame?

- Oui, fais attention et avance...

- Je sens moins bien mon équilibre, Madame.

- Ce sera encore plus dur demain quand je te donnerai à tenir un vrai plateau avec des verres et des petits fours dessus.

- Je ne pourrai plus regarder où je mets les pieds!

- Non, mais je t'ai déjà dit que tu n'en avais pas besoin. Et puis, il ne s'agira pas seulement de tenir ton plateau bien droit, il faudra aussi que tu circules entre mes invités...

06 12- Tous vos invités ?

- Bien sûr, qu'est-ce que tu crois ? ... et que tu t'arrêtes devant chacun...

- C'est pas très rigolo!

- Je ne t'ai pas engagée pour t'amuser ...

- ... tu veilleras à ce qu'ils soient tous servis...

- Même ceux qui sont assis ?

- ... bien évidemment, ceux qui sont assis comme les autres... tu te pencheras vers eux avec le plus grand respect... en gardant les jambes tendues...

- Sans plier les genoux?

- Surtout pas, Béatrice, je t'apprendrai à t'incliner profondément en avant.

- Mais pourquoi, Madame?06 13

- Parce que cela fait partie des règles élémentaires de politesse de la part d'une domestique, que c'est beaucoup plus joli comme ça et que mes invités y seront sensibles...

- Mais ils vont en profiter pour me toucher!

- Le contraire me surprendrait, ma belle... et pas uniquement les jambes !

- Oh Madame!

- Ils auront vite fait d'analyser la situation... et d'observer qu'avec tes deux mains occupées, tu ne peux pas faire autrement que de te laisser 06 14caresser...

- Et vous n'interviendrez pas pour leur demander d'arrêter?

- Certainement pas, je les inciterai à continuer au contraire, trop contente de leur offrir ce plaisir...

- Madame, Blandine fait exprès de m'agacer et vous ne lui dites rien non plus !

- Non, elle a raison, il faut que tu commences à t'habituer...

- ... et puis ses caresses sont gentilles par rapport à celles qui t'attendent...

- Qu'est-ce qu'on va me faire, Madame?

- Tu verras bien plus tard...

- Je préférerais savoir maintenant!

- Patience, Béatrice... 

Lun 6 jui 2009 Aucun commentaire